Depuis 15 ans, des avancées thérapeutiques significatives ont été réalisées dans la lutte contre le cancer et les évolutions de l'offre de soins sont rapides. Il est essentiel de les repérer au plus tôt pour en prédire certains impacts, pour développer le transfert d'innovations technologiques et organisationnelles et coordonner les actions de lutte contre les cancers. Les Plans cancer ont très tôt investi le champ de la prévention avec la volonté d'anticiper et d'accompagner plus globalement les évolutions du système et des politiques de santé.
Cette évolution sera largement évoquée à l'occasion des prochaines RCFr 2 018. Mais l'actualité thérapeutique sera également mise à l'honneur, notamment avec la mise à disposition des cellules CAR-T (chimeric antigen receptor) en hématologie. Une immunothérapie particulièrement prometteuse dans certaines formes de leucémies et de lymphomes.
Une nouvelle façon de communiquer
Côté organisationnel, le décloisonnement entre ville et hôpital est indispensable, avec la nécessité de liens qui rendent concrète et lisible la circulation de l'information entre tous les professionnels de santé. Car, comme le souligne l'oncologue Mario Di Palma (Hôpital Américain de Paris), « le virage ambulatoire est devenu une réalité et l'organisation des soins et des acteurs doit accentuer cette tendance avec des échanges en temps réel ». Connaissance, expérience et organisation sont les trois critères auxquels peuvent et doivent répondre la santé connectée et le numérique. Avec des outils ergonomiques fiables et facilement accessibles, l'enjeu est de pouvoir identifier les complications à distance et de pouvoir agir rapidement autour de patients non présents à l'hôpital. L'accès à la télémédecine au niveau diagnostic ou suivi des patients a un réel impact en termes de bénéfice clinique, voire de survie, et de gain de temps.
Les outils connectés existent, les soignants (IDE, pharmaciens, associations…) doivent anticiper leurs nouveaux rôles, en particulier dans les prises en charge en ambulatoire. « Nous avons aussi besoin d'outils biologiques et mathématiques pour une meilleure compréhension des mécanismes d'évolution, de résistance ou d'échappement thérapeutique qui sont parfois très sophistiqués », soulignent les professionnels de la cancérologie. Seuls des outils spécifiques permettront d'analyser et de modéliser l'ensemble de ces variables. Suite à un partenariat inédit, l'École Polytechnique présentera ses projets de recherche en ingénierie biomédicale pour exploiter de nouvelles pistes en cancérologie. Grâce à l'intelligence artificielle, les marqueurs prédictifs de risque sont beaucoup plus efficients pour optimiser le choix thérapeutique. De nouvelles techniques d'imagerie permettront pour certaines d'améliorer le résultat de la radiothérapie.
* Les 11es Rencontres de la Cancérologie Française (RCFr) se tiendront les 27 et 28 novembre 2018 à Paris à Chateauform' George V - Paris 8e.