« Je suis arrivée le 1er mars 1991, les pieds dans la neige », se souvient Annie Benrhamous, pharmacien et directrice de l’établissement Boiron de Niort. C’était il y a 25 ans ; le Laboratoire Boiron décidait de s’implanter dans la capitale des Deux-Sèvres.
« Auparavant, l’approvisionnement dans cette zone était assuré par les établissements de Bordeaux ou de Nantes. Le choix d’une installation à Niort reposait d’abord sur la volonté de renforcer la proximité avec les professionnels de santé et en particulier les pharmaciens, d’autant plus que les Deux-Sèvres se distinguaient déjà par une utilisation de l’homéopathie supérieure à la moyenne nationale », commente Annie Benrhamous.
Aujourd’hui, l’établissement niortais affiche une bonne santé économique : « de 18 salariés en 1991, nous sommes passés à 37 en 2016, dont 3 pharmaciens. Aujourd’hui, nous desservons 520 pharmacies réparties principalement dans les départements des Deux-Sèvres, de Charente-Maritime, de la Vienne et dans le sud de la Vendée. La livraison est assurée deux fois par jour via les grossistes partenaires. »
Le chiffre d’affaires a enregistré une évolution de 7,8 % entre 2014 et 2015. En 25 ans, Annie Benrhamous note cependant une modification de l’activité en faveur des médicaments fabriqués industriellement et au détriment des préparations homéopathiques : « Bien que la consommation en homéopathie ait été multipliée par 4 dans ce secteur géographique, la demande en préparations magistrales a été divisée par 3, passant de 3 000/jour en 1991 à 1 100/jour en 2015. Cette tendance s’explique par une augmentation des produits fabriqués à l’échelle industrielle, dont des médicaments phares pour le conseil officinal, et par une diminution constante des médecins homéopathes pour cause de retraite. » Le site niortais est organisé en trois services, à savoir le standard téléphonique, le service logistique pour la préparation des commandes, et le préparatoire.
Au fil des années, l’homéopathie s’est imposée peu à peu en tant que médecine complémentaire ou alternative, offrant des perspectives de développement intéressantes. L’innocuité de l’homéopathie pour les femmes enceintes et les avancées en terme de soins de support pour améliorer la qualité de vie des patients ayant un cancer contribuent à élargir la demande actuelle.
« Nous avons mis en place une visite médicale à l’hôpital, principalement dans les services de gynécologie et d’oncologie. Les sages-femmes constituent aujourd’hui un vivier de prescripteurs actifs. En outre, la création d’un DIU d’homéopathie à la faculté de Poitiers pour les médecins, pharmaciens, dentistes et sages-femmes est une opportunité supplémentaire pour développer la demande en homéopathie », indique Annie Benrhamous.