LÆTITIA HIBLE vient d’être élue pour trois ans présidente nationale du groupement Giphar. Originaire de Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, elle est diplômée de la faculté de pharmacie de Lille en 1995, et a passé sa thèse en 1997. D’abord adjointe dans la région Nord, elle suit son conjoint en Corrèze en 1999 avec le projet d’acheter une officine. « Mais dans cette région de faible densité, il y a peu de turn over et ce n’est qu’en 2004 que j’ai pu m’installer dans une petite pharmacie non loin de chez moi. » Dès son premier jour d’installation, la jeune titulaire devient adhérente du groupement Giphar. « Je ne voulais pas partir dans l’aventure de l’installation sans soutien. En amont, je suis allée à Pharmagora pour rencontrer différents groupements et mon choix s’est porté sans hésitation sur Giphar. Les personnes que j’ai rencontrées m’avaient donné des adresses de pharmaciens Giphar en Corrèze, que j’ai pu contacter et ce qui m’a conforté. »
Se retrouvant parfaitement dans les valeurs prônées par son groupement, la titulaire s’est peu à peu investie. « Les premières années, j’étais très prise par ma pharmacie, où j’étais seule et dont je ne pouvais que difficilement m’absenter. Finalement, j’ai revendu pour acheter une pharmacie un peu plus grande à Allassac le 1er juillet 2007. » L’année suivante, Lætitia Hible prend la présidence de son groupement local et devient représentante de l’intergroupement du sud-ouest pour le développement du réseau. Trois ans plus tard, elle postule au national. Elle devient vice-présidente de l’inter-groupement du sud-ouest, membre du bureau national et du conseil de surveillance, puis trésorière de Giphar et coresponsable de l’organisme de formation, l’Institut d’étude et de perfectionnement (IEP). Tout récemment, c’est pour la présidence nationale de Giphar que la pharmacienne a présenté sa candidature. Avec succès.
Renforcer la qualité.
« Un certain nombre d’initiatives doivent être poursuivies car beaucoup de projets ont été mis en place pendant le mandat de mon prédécesseur. Il faut absolument rassembler et redonner la confiance car nous vivons une période très troublée. Notre rôle est d’accompagner les pharmaciens Giphar dans la mutation, même si on ne sait pas encore exactement vers quoi nous nous dirigeons. » C’est pourquoi le réseau mise notamment sur le renforcement des spécialisations et la formation des équipes en consolidant l’offre de l’IEP, en particulier en management. Il vise en effet à faire avancer les officinaux adhérents en termes de qualité et de performance.
Bonne élève, Lætitia Hible est elle-même à jour de ses obligations de formation et tient à partager sa passion pour sa profession, notamment en étant maître de stage. « J’ai aussi mis en place les entretiens pharmaceutiques avec beaucoup de plaisir. Cela ne rapporte rien, mais professionnellement, c’est du bonheur ! » Une passion qu’elle a transmise à l’aînée de ses enfants puisque sa fille est actuellement en 2e année de pharmacie. « Ma deuxième fille est en terminale et se destine plutôt au métier de kiné. Quant à mon dernier, il est 5e et ne sait pas encore. »
Faire face aux attaques.
Par ailleurs, Giphar travaille sur les transferts et regroupements avec ses adhérents. « Nous avons le savoir-faire à travers notre Service développement, accompagnement et expansion (SDAE). » Une façon d’aider à faire face aux attaques dont les pharmaciens sont l’objet, mais pas seulement. Giphar cherche aussi à améliorer la rentabilité de ses adhérents pour les protéger de décisions politiques qui risquent fort de faire disparaître les plus fragiles. « Nous avons tout intérêt à développer notre savoir-faire, car c’est sur notre professionnalisme que nous sommes imbattables. »
La nouvelle présidente ne tient pas à s’exprimer sur la conjecture actuelle, notamment parce que l’avenir de la pharmacie est encore incertain, mais le groupement pousse ses adhérents à suivre les mots d’ordre des syndicats et à se syndiquer. « Certes la période est difficile, mais nous aurons toujours besoin de pharmaciens, de professionnels de santé à part entière. Il faut que la profession évolue, c’est un milieu très conservateur, mais nous n’avons pas d’autre choix que de changer. Giphar va aider les confrères à devenir les pharmaciens de demain. » Une mission dans laquelle Isabelle Hible tient à s’investir totalement. Pour les besoins de son mandat, elle fait appel à un pharmacien remplaçant pour suppléer son adjointe et ses deux préparateurs.