Ce week-end, la présidente de l'Ile-de-France, Valérie Pécresse, a annoncé « deux grosses opérations de distribution de masques, dont l’une portant sur trois millions et demi de masques destinés aux personnes malades ou ayant des fragilités de santé. Ils seront livrés dans la semaine aux pharmacies et pourront être dispensés sur ordonnance dans la limite de six masques par personne ».
Cependant, le conseil régional d’Ile-de-France n’est pas le seul à parier sur l'évolution de la doctrine. La région PACA a déclaré que cinq millions de masques commandés récemment devraient être livrés en fin de semaine. Parmi les destinataires prioritaires, les soignants, les forces de l'ordre, les pompiers, les communes mais aussi les 1 872 pharmacies de la région qui recevront chacune 800 masques.
En prévision du déconfinement, d’autres régions communiquent déjà sur leur stratégie de distribution de masques grand public. Auvergne-Rhône-Alpes déclare ainsi pouvoir distribuer à partir de la mi-mai 9 millions de masques lavables à la population grâce à l’appui de son tissu industriel local. Autre région à se revendiquer d’un passé textile, les Hauts-de-France ont rapidement réactivé leur filière et seront en mesure d’assurer l’approvisionnement grâce à la création d'une centrale d’achat.
Un dispositif qui exclut le réseau officinal, mais avec lequel Grégory Tempremant, président de l’URPS pharmaciens des Hauts-de-France, est en phase. « Ce fut une erreur politique de la profession de penser qu’elle devait être récompensée pour la distribution de masques chirurgicaux aux professionnels de santé en ayant la possibilité d’en vendre. Certains pharmaciens sont sortis trop tôt du bois, ce qui a contribué à crisper les positions », regrette le pharmacien, également conseiller régional. Il conseille désormais à ses confrères de ne pas reproduire les mêmes erreurs pour les tests. « Car, rappelle Grégory Tempremant, le ministre de la Santé a affirmé lors de son allocution du dimanche 19 avril, vouloir compter sur tous les acteurs pour tester la population. Il faudra donc que nous soyons au rendez-vous de concert avec les autres professionnels de santé. »