Parmi les mesures annoncées pour faire face à la crise des soins de ville, Gabriel Attal a fixé le début de la prescription des antibiotiques par le pharmacien : dès juin. Or, les principaux textes encadrant la mesure manquent toujours.
Les pharmaciens prescriront directement les antibiotiques pour l’angine et la cystite « à partir de juin », promet le Premier ministre Gabriel Attal. C’est l’une des nombreuses mesures qu’il veut mettre en place pour répondre à la crise du système de santé en ville, présentées lors d’un entretien avec la presse régionale publié ce samedi 6 avril.
Car les textes manquent toujours pour que la prescription d’antibiotiques en cas de test rapide d’orientation diagnostic (TROD) angine ou cystite positif soit applicable. Les syndicats de pharmaciens viennent tout juste d’être consultés sur un projet de décret. « Ce n’est pas trop tôt ! », lance Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui attend le texte… depuis janvier.
« On avance, le texte est quasiment fini », ajoute Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), qui remarque non sans ironie : « Il n’y est pas écrit le mot prescription, mais dispensation protocolisée. C’est la seule correction que j’ai apportée. »
Pour compléter, il manque un arrêté précisant les conditions et les modalités de formation, obligatoire. Les syndicats n’ont pas encore été saisis à ce sujet, « alors que ce sont des conditions qui sont attendues par les organismes de formation et par les confrères qui voudraient se former pour être prêts le jour J », déplore Philippe Besset.
La formation devrait cependant être rapide à suivre. « Ce devrait être une formation courte, et à suivre en visio », précise Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Quant à la rémunération, elle sera discutée en séances de négociation conventionnelle avec l’assurance-maladie, repoussées fin avril.