Alors que leur association fédérale, l’ABDA, continue de déconseiller formellement aux pharmaciens toute vente de tests de dépistage, l’Ordre régional des pharmaciens de Berlin autorise, lui, les officinaux de la capitale à vendre un test d’anticorps de type Elisa récemment mis sur le marché, et la polémique divise la profession.
Développé en collaboration entre une société privée et l’université de Leipzig, le test AProof est le premier à être disponible dans les pharmacies allemandes, les patients pouvant l’acheter 49 euros, faire le prélèvement chez eux et l’envoyer à un laboratoire qui leur enverra le résultat. L’ABDA considère néanmoins que les conditions de prélèvement, de transport et la réception directe des résultats posent des problèmes de fiabilité et pourraient entraîner des conséquences juridiques importantes pour les pharmaciens qui en vendraient, comme d’ailleurs tous les autres tests du Covid… largement disponibles en ligne. L’Ordre de Berlin a interrogé le ministère de la santé, qui considère, lui, que les spécifités du test Aproof n’interdisent pas sa vente en officine, même s’il n’est pas spécifiquement autorisé. Estimant pouvoir profiter de ce qui apparaît comme une zone grise, l’Ordre a donné le feux vert aux officinaux de la ville, et pourrait être suivi par d’autres Ordres régionaux. La polémique risque d’aggraver encore un peu plus la fracture entre la direction de l’ABDA et sa base, fracture qui dépasse déjà largement le seul cadre du Covid-19.