Alors que de nombreuses questions demeurent sur la transmission par les cas sans symptômes, les chercheurs sont partis de plusieurs hypothèses pour alimenter leur modèle et envisager plusieurs scénarios. Sur la base des données d’une méta-analyse de huit études chinoises, ils ont fixé la période d'incubation à une médiane de 5 jours. Ils ont également considéré que les asymptomatiques représentaient 30 % des cas et que leur niveau de contagiosité était réduit de 25 % par rapport aux symptomatiques.
Il ressort de leur analyse que les asymptomatiques et les présymptomatiques représenteraient, respectivement, 24 % et 35 % de l’ensemble des transmissions. Au total, ce sont donc 59 % des contaminations qui impliqueraient des cas sans symptômes au moment de la transmission.
Différents scénarios selon le pic infectieux
En prenant en compte un pic infectieux à 4 jours, la transmission présymptomatique passe à 43 % et toute la transmission via des cas sans symptômes à 67 %. Un pic infectieux au 6e jour réduit la transmission présymptomatique à 27 % et l’ensemble des transmissions sans symptômes à 51 %.
Un autre scénario étudié porte sur un pic infectieux au 5e jour, mais avec une proportion d’asymptomatiques à 10 %. Dans cette configuration, la transmission par des asymptomatiques est réduite à 8 % et la transmission présymptomatique passe à 42 %. L’ensemble des transmissions par des cas sans symptômes s’élève ainsi à 50 %.
Réduire le risque de transmission par les infectés sans symptômes
Selon les auteurs, la recherche et l’isolement des cas ne doivent ainsi pas se limiter aux cas symptomatiques : « un contrôle effectif de la circulation virale doit réduire le risque de transmission par les infectés sans symptômes », jugent-ils.
Les différents scénarios explorés dans cette étude de modélisation ne permettent pas de trancher la question de la transmission par les cas sans symptômes, encore objet d’inconnue et de débats scientifiques.
Pour rappel, en novembre, une étude chinoise, publiée dans « Nature communications », sur près de 10 millions de personnes, dont seulement 300 étaient positives, n’avait pas identifié de contaminations par les cas asymptomatiques. Ces résultats avaient donné lieu à des surinterprétations sur l’absence de contagiosité des asymptomatiques, alors même que les auteurs ne parvenaient pas à cette conclusion.