Pour ce faire, la DREES a exploité les appariements de trois bases différentes : SI-VIC, qui rassemble les données sur les hospitalisations conventionnelles ou en soins critiques (réanimation, soins intensifs et soins continus) de patients Covid+; SI-DEP, dédiée aux résultats des tests de dépistage du virus SARS-CoV-2 ; et VAC-SI, sur les vaccinations Covid-19. Les données utilisées portent sur la période du 31 mai au 31 octobre 2021 et ont été extraites le 2 novembre. Ont été prises en compte les personnes âgées de plus de 20 ans.
Ce travail révèle qu'il y a environ 9 fois plus d'entrées en soins critiques parmi les personnes non vaccinées que parmi celles qui sont complètement immunisées. Ainsi, entre le 25 et le 31 octobre 2021, le nombre d’entrées en soins critiques est de 29 pour 1 million de personnes non vaccinées (tendance stable). Elles représentent 51 % des admissions en soins critiques et 44 % des admissions en hospitalisation conventionnelle, alors qu’elles ne sont que 11 % au sein de l’ensemble de la population des 20 ans et plus.
Chez les personnes complètement vaccinées, même si la tendance est à la hausse, le nombre d’entrées en soins critiques atteint 3 pour 1 million ; cette population représente 42 % des personnes admises en soins critiques et 48 % de celles admises en hospitalisation conventionnelle alors qu’elle représente 86 % de la population des 20 ans ou plus.
Le rapport est identique lorsqu'on regarde la mortalité. Entre le 4 et le 31 octobre, il y a 52 décès pour 1 million de non-vaccinés, vs 6 pour un million de vaccinés, soit près de 9 fois plus. Enfin, sans surprise, il y a 4 fois plus de tests positifs chez les non-vaccinés que chez les vaccinés (155 pour 100 000 habitants non vaccinés, vs 38). La Drees propose également sur son site de données ouvertes les déclinaisons régionales et par classe d'âge.
Succès de la vaccination chez les plus fragiles
De son côté, Santé publique France (SPF) montre dans un bulletin épidémiologique daté du 16 novembre l'efficacité de la vaccination sur la diminution des hospitalisations des Français les plus fragiles, éligibles en priorité.
Dès la 3e vague épidémique (mars à mai 2021), les nombres hebdomadaires de cas et de décès liés au Covid-19 ont diminué de près de 90 % pour les résidents en EHPAD, en comparaison avec la seconde vague (automne 2020). Chez l'ensemble des plus de 75 ans, le nombre hebdomadaire d'hospitalisations a baissé de 29 %. L'impact était encore plus sensible lors de la 4e vague (de mi-juillet à mi-octobre 2021). Les nombres hebdomadaires moyens de cas et de décès ont été réduits de 94 et 96 % pour les résidents en EHPAD en comparaison à la seconde vague. Dans les deux cas, le déclin est de 84 % pour les personnes de 75 ans et plus.
Dans les autres tranches d'âge, les hospitalisations ont été réduites de 68 % et les décès de 54 % chez les 50-64 ans. Les hospitalisations ont reculé de 24 % chez les 18 à 49 ans. « Ces résultats soulignent l'efficacité de la stratégie d'introduction rapide de la vaccination en ciblant en priorité les personnes les plus à risque », conclut SPF.