Le Quotidien du pharmacien. – Quels autres actifs que les vitamines C et D peuvent contribuer aux défenses de l'organisme ?
Nathalie Walter. – De nombreux segments thérapeutiques peuvent être sollicités en matière d'immunité, comme celui des probiotiques dont l'action est reconnue dès qu'il s'agit de réensemencer la flore intestinale. On estime qu'un apport de 10 à 40 milliards de bactéries est nécessaire pour renouveler le microbiote, alors que 1 à 4 milliards de bactéries suffisent à l'entretenir. Les signes d'une altération de la flore sont une alternance d'épisodes de diarrhée et de constipation, des maux de ventre, une dyspepsie. L'oligothérapie souligne l'intérêt du zinc, à administrer seul, mais aussi celui de l'association cuivre-or-argent. Parmi les produits de la ruche, on trouvera la gelée royale, également utile aux défenses immunitaires, tandis que l'homéopathie propose la teinture mère d'échinacée. L'aromathérapie et les huiles essentielles de ravintsara, cannelle, girofle, origan, sarriette et thym peuvent être aussi mises à profit. Enfin, la gemmothérapie, basée sur l'utilisation d'extraits de bourgeons de plantes, abrite un complexe de cassis, rosier sauvage et sapin pectiné qui présente un intérêt pour le soutien des défenses du corps.
Quelles sont les sources de vitamines C et D dans l'alimentation ?
La vitamine C ne se trouve pas que dans les agrumes. Elle est aussi présente dans les fruits rouges, le kiwi, l'acérola (20 fois plus concentré que l'orange ou le citron) ou encore dans le cresson, le persil, les épinards, les crucifères (choux)… Ce nutriment, très fragile, disparaît à la cuisson et résistera mal à la centrifugeuse. Il est préférable d'utiliser un extracteur de jus si l'on veut consommer les fruits sous forme liquide ou tout simplement de les manger frais. À l'officine, la vitamine C est proposée sous des formes très différentes – comprimé à croquer, effervescent… - dont certaines sont à libération prolongée.
Quels sont les profils de clientèle à qui l'on peut proposer une supplémentation en vitamine D ou C ?
Il faut savoir que 40 % à 50 % de la population française témoignent d'une insuffisance en vitamine D. C'est ce que nous apprend un communiqué de presse du CHU d'Angers (janvier 2021) qui relaie l'appel, lancé par 73 experts et 6 sociétés savantes, à supplémenter l'ensemble de la population française en vitamine D, notamment parce qu'elle pourrait contribuer à réduire l'infection par le SARS-CoV-2 ainsi que le risque de formes graves de Covid-19. Le contexte de la crise sanitaire mis à part, on compte plusieurs types de profils pour lesquels une supplémentation en vitamine D est intéressante : les personnes à risque d'hypovitaminose D, à savoir les personnes âgées, sujettes aux chutes, souffrant d'un syndrome de mal absorption, les personnes obèses, dépendantes… Quant à la vitamine C, elle peut être conseillée à tous les patients qui souffrent d'asthénie ou de pathologies hivernales.