Depuis le temps que les libertés individuelles sont violées, la doléance la plus stupéfiante repose sur l'idée que tout citoyen a le droit de refuser le masque et de se battre pour ne pas le porter. Je vois certes dans cette attitude la référence à une lutte millénaire en faveur des droits civiques, mais aussi le malentendu le plus ahurissant sur la signification du mot liberté, celui-la même que Paul Éluard écrivait sur les murs. Pourtant, il ne faut pas sortir de Polytechnique pour comprendre que l'alternative entre porter le masque ou non n'existe pas. Dans le premier cas, on aura agi civiquement pour éviter la contagion, dans le second, on se conduira comme un vecteur du virus, de la contamination et, pour certains, de la mort. Cette confusion entre le bien pragmatique et le mal suicidaire est emblématique de notre époque où le consentement intelligent disparaît au profit du rejet le plus passionné. Des gens disent : « Et si ça me plaît, à moi, de mourir ? » La liberté n'est pas l'arrogance et le mépris des autres. Elle s'arrête très exactement là où elle nuit aux intérêts des autres. Quelques-uns de nos concitoyens sont morts d'avoir exigé de passagers de bus ou de passants qu'ils portent le masque. Plus j'avance en âge, plus je pense qu'il faut reprendre l'éducation civique et morale au cours primaire.
Humeur
Mourir libre
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Publié le 11/09/2020
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Richard Liscia
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Source : Le Quotidien du Pharmacien