Sept mois après la campagne orchestrée dans la région contre l'épidémie de Monkeypox, l'ARS dresse un bilan. Sur les 11 500 vaccinations enregistrées dans les Hauts-de-France, 15 % ont été effectuées dans l'une des cinq officines participant à l'opération.
Très tôt, dès l'apparition de l'épidémie à l'été dernier, la région des Hauts-de-France s'est impliquée dans la vaccination contre le Monkeypox (variole du singe) et l'URPS Pharmaciens a été le fer de lance de cette opération. Dès le mois d'août, la pharmacie située en face de la gare de Lille a en effet été intégrée à la campagne et s'est jointe aux 13 centres de vaccination existant dans la région. Devant le succès remporté par cette officine, la population éligible en appréciant l'accessibilité et la disponibilité, quatre autres pharmacies, réparties dans la région (Lille, Valenciennes, Amiens, Creil), ont rejoint le dispositif à la rentrée.
Sept mois après l'opération, et alors que la demande vaccinale a désormais décliné à une vingtaine de personnes par semaine, l'ARS des Hauts-de-France dresse un bilan très positif. 11 500 personnes ont pu être protégées contre cette infection. À l’époque où l’épidémie était la plus virulente, les Hauts-de-France ont enregistré un pic de 1 000 vaccinations par semaine. Particularité de cette campagne dans cette région frontalière, les centres de vaccination ont répondu à la demande de nombreux ressortissants belges n’ayant pas accès à la vaccination Monkeypox dans leur pays en raison de critères très restrictifs (vaccination post-exposition ou nécessité de justifier de deux IST dans l’année écoulée). C'est ainsi que, grâce aux contacts établis entre les acteurs belges et les autorités sanitaires de la région, 25 à 30 % des vaccinations réalisées dans les Hauts-de-France ont concerné des personnes résidant en Belgique.
Les pharmacies ont contribué à cette campagne à hauteur de 1 700 injections. Parmi elles, 1 324 ont été réalisées au sein de la pharmacie Aprium en face de la gare de Lille, soit davantage que le nombre de vaccinations effectuées dans les centres hospitaliers de la région, à l'exception de celui de Tourcoing (Nord). L'ARS constate même « une persistance de la demande vaccinale en officines entre les mois de septembre et novembre 2022, alors même que la demande régionale connaissait une baisse significative ». Chiffres à l'appui, l'agence démontre le maintien de l’attractivité de cette offre de vaccination : « du 26 septembre 2022 au 12 février 2023, les cinq pharmacies de la région ont rassemblé plus de 23 % des vaccinations réalisées. Avec des taux hebdomadaires atteignant jusqu'à 45 % pour la semaine du 24 au 30 octobre 2022 ».
Ce succès a amené le président de l'URPS Pharmaciens de la région à considérer que, l'officinal pouvant détenir un rôle pivot dans l'information et l'orientation des patients en matière de santé sexuelle, un entretien de santé sexuelle trouverait toute sa place en pharmacie. « La prévention contre les IST en composerait un volet important. De même, les pratiques sexuelles sous l'emprise de drogues festives. On pourrait également évoquer la contraception, sachant que les pratiques évoluent. Les jeunes femmes sont plus réticentes à la contraception orale et ont, de ce fait, moins de contacts avec les cabinets médicaux qu'avec les réseaux sociaux ! », estime-t-il.