Puis-je y croire ? Puis-je en parler ? Ne devrais-je pas plutôt me taire par superstition après deux années ininterrompues de labeur acharné ? Je pars en vacances. Est-ce possible ? Ai-je accompli toutes les démarches indispensables, reçu tous les vaccins indiqués, accompli tous les tests exigés ? Partir n'est plus mourir un peu, c'est passer par un labyrinthe bureaucratique, faits de passeports récents, de visas et de documents sanitaires. En outre, je suis saisi par l'appréhension d'aller prendre un avion qui décolle tôt le matin, de traverser un aéroport plein de malades qui s'ignorent, de tenir à distance la myriade d'agents de la sécurité et d'employés de la companie aérienne, de franchir, comme les candidats à l'internat de médecine, un millier de haies devant lesquelles je dois justifier mon innocence, mon honnêteté, ma bonne santé, mon immunisation, passée, présente et future, la garantie, en quelque sorte, que je ne suis pas contagieux, que je suis inoffensif, que je ne cause de tort à personne en prenant l'avion. Cela dit, je resterai coupable de contribuer au réchauffement climatique par mon long voyage. Si enfin il a lieu.
Humeur
Mon fragile projet de vacances
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Publié le 17/12/2021
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Richard Liscia
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Source : Le Quotidien du Pharmacien