Ce sont des médicaments « dont la balance bénéfices-risques est défavorable dans toutes les situations cliniques pour lesquelles ils sont autorisés », précise la revue « Prescrire ». Sa nouvelle liste noire recense 93 médicaments analysés entre 2010 et 2018, dont 82 sont commercialisés en France.
Ainsi Esmya (acétate d’ulipristal), indiqué dans les fibromes utérins, a fait l’objet d’une réévaluation de l’Agence européenne du médicament (EMA), et ne doit plus être prescrit chez les femmes présentant des problèmes hépatiques. Un bilan hépatique est obligatoire avant tout traitement, ainsi que des tests mensuels lors des deux premières cures et deux à quatre semaines après l’arrêt du traitement. Des précautions dont « Prescrire » ne s’embarrasse pas, écartant Esmya au profit de la pose d’un dispositif intra-utérin à base de lévonorgestrel ou d’un progestatif oral « mais avec une balance bénéfices-risques incertaine au-delà de quelques mois de traitement ».
L’équipe de « Prescrire » recommande d’écarter certains médicaments à cause d’une exposition à des effets indésirables « disproportionnés ». C’est pourquoi elle préconise de remplacer la méphésine (Décontractyl et Décontractyl Baume) par un antidouleur comme le paracétamol pour éviter « des somnolences, des nausées, des vomissements, des réactions d’hypersensibilité (dont des éruptions cutanées et des chocs anaphylactiques) », voire des atteintes cutanées à l’application du baume, « dont des érythèmes polymorphes et des pustuloses exanthématiques aiguës généralisées ». De même, l’oxomémazine (Toplexil et génériques) « expose à des effets indésirables disproportionnés dans le traitement symptomatique de la toux » et, si un antitussif est vraiment nécessaire, mieux vaut préférer le dextrométhorphane : « une option malgré ses limites ».
Nouvelles données
Pour les mêmes raisons, « Prescrire » bannit deux autres molécules. Le trinitrate de glycéryle (Rectogesic) « n'a pas d'effet démontré au-delà de l'effet placebo pour guérir une fissure anale chronique (...) et expose à des céphalées très fréquentes et parfois sévères ». Et l'acide obéticholique (Ocaliva), autorisé dans les cholangites biliaires primitives, « n'améliore pas l'état des patients ni en monothérapie, ni en association avec l'acide ursodésoxycholique (...), aggrave souvent les symptômes de la maladie et semble exposer à des effets indésirables hépatiques graves, parfois mortels ». La revue ajoute également la cimétidine à sa liste noire, parce qu'elle « expose à nettement plus d'interactions médicamenteuses que d'autres antihistaminiques H2 » sans avantage supplémentaire.
À noter la sortie de trois médicaments de la liste noire 2019 : Ketek (télithromycine) qui n’est plus commercialisé, Uptravi (sélexipag) pour lequel de nouvelles données sont en cours d'analyse, et Lynparza (olaparib) ayant fourni de nouveaux résultats montrant que sa balance bénéfices-risques n’est pas nettement défavorable.
Enfin, « Prescrire » précise avoir pris en compte de nouvelles données, notamment pour la varénicline (Champix), dont le bénéfice-risque n’est finalement « pas nettement défavorable » mais « moins favorable que les substituts à base de nicotine ».
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