Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) consacre ses cahiers d’avril à la lutte contre le mésusage du médicament. Comme le rappelle en préambule Isabelle Adenot, présidente du CNOP, ce phénomène touche plus particulièrement les jeunes. Ainsi, 2 % des adolescents déclarent avoir consommé des médicaments pour se droguer dans l’année. Tandis que 7 % des jeunes de 16 ans expérimentent le cocktail médicament/alcool pour « se défoncer et planer », 41 % des 17 ans disent avoir pris un psychotrope au cours des douze derniers mois.
Consciente que les pharmaciens sont déjà très sensibles à ces dérives, la présidente du CNOP appelle néanmoins ses confrères à encore davantage de vigilance, quitte à user de leur droit de refus de vente. Au palmarès des médicaments convoités parce que moins stigmatisés que les drogues fabriquées illégalement, le zolpidem, le bromazépam et l’alprazolam. Les cahiers du CNOP soulignent que sur Internet les échanges sur le Dextrométhaphane dépassent de loin ceux sur le LSD ou les cannabinoïdes de synthèse.
À l’usage des pharmaciens, le CNOP récapitule donc dans un tableau synthétique la liste des médicaments psychoactifs faisant l’objet d’addictovigilance, mais aussi les différentes étapes du processus de pharmacovigilance dans lesquels ils sont impliqués. Cette publication est également l’occasion pour l’Ordre de rappeler que la France est le seul pays européen à détenir un réseau d’évaluation du potentiel de dépendance et d’abus, incluant les pharmaciens.
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