En France, l’automédication ne représente que 6,4 % du marché des médicaments, contre une moyenne de 10,4 % dans les autres pays européens. C’est le constat dressé par l’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (AFIPA), à l’occasion du congrès annuel de l’Association européenne des spécialités pharmaceutiques grand public (AESGP), qui avait lieu à Nice du 6 au 8 juin. L’association note que le marché de l’automédication est beaucoup plus développé en Pologne, par exemple, où il atteint 26 %, au Royaume-Uni (18 %) ou encore en Allemagne (14,4 %). Elle souligne que la France est, « avec notamment l’Autriche et la Grèce, un des derniers pays à maintenir le monopole officinal sur l’automédication », mais que cette particularité n’explique pas à elle seule la progression européenne de ce marché. Selon l’AFIPA, les facteurs de succès de l’automédication en Europe sont notamment liés à des campagnes de communication menées en direction du grand public, et à une implication politique plus importante qu’en France. En Italie par exemple, une campagne télévisée a été menée, en partenariat avec le ministère de la Santé, ainsi que des campagnes éducatives pour les étudiants et les consommateurs. Une application digitale pour les patients a également été créée. Au Royaume-Uni, des événements locaux ont été organisés pour expliquer le « selfcare » en partenariat avec le selfcare forum et le National health service (NHS), le système de santé publique britannique. De plus, des formations en ligne sont proposées aux patients et aux professionnels de santé.
1,5 milliard d’euros d’économies.
Pour l’AFIPA, ces mesures permettent d’encourager l’automédication responsable, son cheval de bataille. L’association estime que le délistage complet* de molécules « relevant d’indications adaptées à l’automédication » permettrait à la collectivité de faire des économies, à la fois sur les consultations médicales et sur le remboursement du médicament. Selon une étude réalisée par Celtipharm pour le compte de l’AFIPA, le délistage complet de 144 molécules non délistées en France ferait ainsi économiser 1,5 milliard d’euros à la collectivité. En effet, 742 millions d’euros pourraient être récupérés sur les consultations et 770 millions d’euros supplémentaires sur la prise en charge. La première source d’économies se ferait sur les molécules destinées à traiter le reflux gastro-œsophagien, avec un potentiel de 94 millions d’euros d’économies en cas de switch* et 443 millions en cas de délistage complet. Les deux autres sources d’économies les plus importantes proviendraient des traitements contre la rhinite allergique (88 millions en cas de switch et 303 millions en cas de délistage complet) et contre la migraine (25,5 millions et 124 millions respectivement). Pour Pascal Brossard, président de l’AFIPA, « l’automédication est amenée à se développer de façon très forte ces prochaines années. Outre les économies qu’elle permet pour la collectivité, elle donne plus d’autonomie au patient et permet aussi de lutter contre la désertification médicale ».
**Passage du statut de médicament de PMO à celui de PMF.
Contraception et prévention des IST
Manix classic : une nouvelle gamme de préservatifs remboursés
À savoir pour bien dispenser
Un nouveau document de référence pour la substitution par un médicament hybride
À savoir pour bien dispenser
Keppra : vérifier la graduation sur la seringue
Progénit +