LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Pourquoi la CPAM des Alpes-Maritimes se montre-t-elle si stricte dans l’application de la politique générique ?
MACLOU RIGOBERT.- Les génériques sont une priorité pour la caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) des Alpes-Maritimes. Ils sont donc au cœur de nos relations avec les pharmaciens. Et encore plus depuis la signature de l’avenant n° 7 relatif aux objectifs de substitution pour 2013, puisque nous avons désormais comme objectif d’atteindre un taux de substitution de 88 %. Soit une progression d’un peu plus de deux points par rapport à la situation actuelle. Nous nous devons donc d’appliquer strictement l’accord tiers payant contre génériques afin d’éviter les dérives auxquelles nous avons été confrontées encore récemment. Dans cette perspective, nous cherchons d’ailleurs à sensibiliser la centaine de pharmacies qui ne seraient pas encore dans les clous.
Fallait-il pour autant prendre comme référence un répertoire qui ne correspond pas à la réalité du marché ?
Nous n’avons fait qu’appliquer les termes de l’avenant n° 7 selon lequel le répertoire publié par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) était la référence. Afin de progresser dans l’application de l’accord tiers payant contre génériques, nous avons néanmoins pris en compte les doléances dont nous ont fait part les organisations syndicales et avons donc exclu un certain nombre de molécules qui ne seraient pas encore commercialisées en France pour ne pas pénaliser les pharmaciens. Désormais, dans le département, le champ d’application de l’accord tiers payant contre génériques est donc celui du répertoire du 30 juin 2012, dit répertoire conventionnel.
Comment entendez-vous réparer les dommages occasionnés ?
J’ai bien conscience que cette erreur a pu poser problème aux pharmaciens. Aussi me suis-je employé à faire régler dans les meilleurs délais les factures qui, dans un premier temps, avaient été retournées. J’ajouterai que nous étions disposés à faire l’avance du règlement à tout pharmacien qui nous aurait fait part d’éventuelles difficultés économiques. Encore aurait-il fallu qu’ils se manifestent… Ma porte, en tout cas, est toujours ouverte car j’entends conserver d’excellentes relations avec les officinaux du département. C’est d’ailleurs dans cette optique que nous nous réunissons régulièrement avec les trois organisations syndicales représentatives ; sans qu’il y ait forcément besoin de prendre rendez-vous.
Vous continuerez à travailler en étroite collaboration avec les syndicats ?
Bien évidemment ! Nous sommes conscients que sans les syndicats de pharmaciens, il nous sera impossible d’atteindre l’objectif fixé. Nous sommes donc à leur écoute et les rencontrons dès qu’ils en manifestent le souhait ; comme le mois dernier, lorsqu’ils ont tenu à nous informer des problèmes que posait la stricte application de l’accord tiers payant contre génériques. Et c’est logique, puisqu’il est dans notre intérêt d’accompagner de façon régulière et permanente les officines.
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