Quelques définitions
Le médicament homéopathique, appelé traditionnellement remède, n’existe qu’en fonction de la loi des similitudes.
Les préparations homéopathiques sont des médicaments obtenus par la méthode des dilutions successives, dites hahnemaniennes.
Un peu de physiopathologie
La théorie hahnemanienne suppose l’existence, derrière la maladie aiguë, d’une maladie chronique invisible appelée le terrain ou diathèse. Elle fait appel à des médicaments homéopathiques pouvant guérir cette maladie de terrain et empêcher toute récidive, elle prend en compte l’individu dans sa profondeur et sa globalité.
Le principe de dilution infinitésimale enlève tout effet iatrogène et les médicaments homéopathiques ne présentent pas de dangers notoires. Cependant, les basses dilutions de certaines souches ont un effet de drainage trop fort ce qui impose la prudence. Mercurius solubilis, Sulfur, Pulsatilla, Hepar sulfur ou Silicea sont à éviter en dilution trop basses, en cas d’infections collectées en cavités fermées comme l’otite. De même, la prise de Sepia ne doit pas être trop répétée au risque de provoquer les symptômes qu’elle est destinée à soigner (humeur dépressive, éruption d’herpès).
Les mots du conseil
Comment bien conseiller l’homéopathie à l’officine ?
Le conseil ne s’adresse qu’aux symptômes d’une maladie occasionnelle et il se poursuit sur deux à trois jours à une semaine au maximum. Toute absence d’amélioration, toute répétition des symptômes et tout caractère de chronicité sont du strict domaine du médecin homéopathe.
Le conseil se limite à des remèdes symptomatiques de maladie aiguë, des remèdes de drainage, ou des remèdes « satellites » qui préparent l’action du traitement de fond. Le remède est choisi en appliquant la loi des similitudes, et si le client est suivi par un homéopathe, le pharmacien tient compte de son remède de fond et des habitudes du médecin.
Existe-t-il des schémas types de prise ?
L’homéopathie se prête mal aux schémas trop caricaturaux et les exceptions sont fréquentes. En ce qui concerne la répétition du remède, il convient d’espacer les prises ou même de les cesser dès que l’action favorable est obtenue.
Quelles sont les précautions à prendre ?
Quelques règles particulières sont à respecter : sauf avis contraire, il faut prendre les médicaments un quart d’heure avant ou une heure après les repas, un quart d’heure avant ou après une cigarette. L’absorption de café et de thé doit se faire à distance de la prise des médicaments, tout comme celle des produits à base de menthol, de menthe ou de camphre. Choisir de préférence un dentifrice sans menthe.
Quelles sont les modalités d’administration ?
Le mode d’administration habituel est la voie perlinguale qui a l’avantage de court-circuiter le passage hépatique. Il suffit de laisser fondre les granules (2 à 5 à la fois) sous la langue en évitant de les toucher avec les doigts. Les globules des tubes doses sont absorbés en une seule fois en les laissant se dissoudre lentement sous la langue. Faute de dose, prendre 10 granules de la même dilution. Compter les gouttes dans une cuillère ou un verre propre contenant un peu d’eau type Évian ou Volvic, ne pas avaler d’un trait mais garder quelque temps dans la bouche.
Quelles sont les principales diathèses ?
On entend par terrain, une façon de réagir face aux agressions de la vie et quatre diathèses (tuberculinique, psorique, sycotique et luétique) sont décrites, auxquelles correspondent des remèdes principaux. Le remède de fond a un effet curatif et préventif des maladies, mais il ne peut pas tout traiter à lui seul, et il doit être associé à d’autres médicaments en rapport avec les symptômes du moment.
Quelle est la place de l’homéopathie en pédiatrie ?
L’homéopathie vise avant tout à stimuler les défenses de l’organisme et le jeune enfant, dont les défenses naturelles sont en train de se former, présente un terrain d’action tout indiqué.
Ses effets sont-ils rapides ?
L’efficacité de l’homéopathie chez l’enfant tient au caractère sain de son organisme, et s’il réagit vite et bien aux stimulations du médicament, la guérison sera rapide et la convalescence plus brève. La réponse sera plus précoce et mieux adaptée lors d’affections ultérieures identiques.
Comment les administrer avant deux ans ?
Avant l’âge de deux ans, dissoudre les doses-globules dans un peu d’eau légèrement minéralisée. Les granules (3 à 5 par prise) nécessitent un certain laps de temps pour se dissoudre et il faut les faire fondre à l’avance.
Que faire si les prises sont fréquentes ?
Préparer un biberon de 50 à 100 ml d’eau minérale avec une dizaine de granules et proposer quelques gorgées du mélange à intervalles rapprochés, en espaçant les prises dès amélioration. À partir de deux ans, donner les doses sous la langue en une ou deux fois à quelques minutes d’intervalle, et faire sucer ou faire fondre.
Les produits conseils
Comment bien choisir la dilution ?
Jusqu’à 5 CH, on parle de basses dilutions, 7 et 9 CH sont des dilutions moyennes, alors que 15 et 30 CH sont des dilutions hautes. D’une manière générale, plus les symptômes « ressemblent » au remède choisi et englobent des symptômes psychiques ou en relation avec une cause profonde, plus la dilution choisie sera élevée. En revanche, si la similitude est faible et avec peu de symptômes psychiques et des signes plutôt locaux, le choix se reporte sur des dilutions basses. Les dilutions 7 et 9 CH ne stimulent ni ne freinent, elles régulent. Une haute dilution peut susciter une aggravation réactive passagère des symptômes, et elle est à éviter chez les personnes affaiblies ou âgées.
Quels sont les premiers remèdes à donner en cas de rhinopharyngite aiguë ?
Le traitement vise à lutter contre la fièvre dès les premiers signes, avec le trio Aconit, Belladonna et Ferrum phosphoricum en fonction des signes cliniques. Aconit est le médicament des frissons avec peau sèche, il calme la fièvre « qui grelotte ». Belladonna traite la fièvre « qui transpire », les muqueuses sont rouges, brillantes, accompagnées de sueurs chaudes ; Ferrum phosphoricum est le grand remède de début des affections inflammatoires fébriles au stade congestif. Pyrogenium est conseillé pour prévenir la surinfection, il est indiqué dans tous les états infectieux aigus ou chroniques.
En cas de rhume (coryza), comment traiter les sécrétions nasales et combattre l’obstruction nasale ?
Si l’écoulement est fluide avec éternuements : Allium cepa (écoulement aqueux, abondant et irritant et écoulement lacrymal doux non irritant), Euphrasia (écoulement non irritant et larmoiement abondant et irritant), Arsenicum album (écoulement corrosif avec nez chaud et rouge).
Si l’écoulement est jaune blanchâtre : Pulsatilla (écoulement épais et doux, non irritant, absence de suspicion d’otite), Kalium muriaticum (nez et pharynx emcombrés de mucosités épaisses et adhérentes), Hydrastis canadensis (coryza avec mucus épais, tenace et filant).
Si l’écoulement est verdâtre, fibreux, gélatineux, purulent : Kalium bichromicum en association avec Pyrogenium ou Mercurius solubilis (narines ulcérées) ou corrosivus (en cas d’otite).
Si le nez est bouché et sec : Ammonium carbonicum, Sambucus nigra ou pulmonaria.
Parmi les spécialités Coryzalia ou Sinuspax pour une prise en charge plus globale.
J’ai pris froid et j’ai très mal à la gorge, elle est rouge et enflammée.
Alterner Belladonna et Mercurius solubilis. Belladonna convient à une gorge très rouge avec dysphagie aggravée par la déglutition et les boissons froides. C’est le remède le plus fréquemment indiqué au cours des angines et des laryngites congestives avec sécheresse des muqueuses, alors que Mercurius solubilis est par excellence le médicament de l’angine rouge avec sécrétions mucopurulentes, et des inflammations de la gorge au moindre refroidissement. Camphora est indiqué quant la sensation de froid est intense. Tout est froid : peau, sueurs, doigts. La formule de la spécialité Angipax est une bonne alternative pour traiter les symptômes de l’angine.
Que faire en cas de toux gênante ?
Penser aux formules composées et aux spécialités plus faciles à conseiller, sous forme de sirops (Drosetux, Stodal, Phytotux, Tussidoron), de gouttes (Abbé Chaupitre N° 35, Drosera complexe Lehning 64, Pertudoron, Pulmo-Drainol), en granules (Stodal, Spirodrine, Drosera composé, Ipeca composé). Pour calmer les irritations oropharyngées, conseiller les spécialités en comprimés à sucer (Homéogène 9, Homéovox), ou en pâtes (Baudry, Sambucus).
Comment prévenir la grippe par l’homéopathie ?
D’octobre à mars, afin d’augmenter la résistance aux affections hivernales, prendre le matin à jeun Thymuline 9CH, une dose (ou 10 granules) par semaine, et Influenzinum 9CH, une dose (ou 10 granules) par semaine (pas le même jour). Poursuivre quatre semaines de suite, puis une fois par mois. Oscillococcimum (dilution à 200K) et Sérum de Yersin peuvent être associés préventivement à Influenzinum, en veillant à ne pas les absorber le même jour.
Que faire après contact avec une personne grippée ?
En période d’exposition grippale, prendre une dose d’Oscillococcinum par semaine. Dès les premiers frissons, prendre au choix : une dose d’Oscillococcinum le plus tôt possible, à renouveler 2 à 3 fois à 6 heures d’intervalle, ou une dose d’Influenzinum 9 CH, suivie le lendemain d’une dose de Sérum de Yersin 9 CH. Penser aussi aux spécialités type Paragrippe, trois doses à 6 heures d’intervalle, Lehning L52, 20 gouttes dans un peu d’eau, 5 à 8 fois dans la journée, Homéodoses n° 3, 20 gouttes 3 à 4 fois dans la journée, et Infludo, 5 à 8 gouttes toutes les une à deux heures.
Pourquoi la souche d’Influenzinum est-elle renouvelée chaque année ?
Influenzinum vise à immuniser le patient contre les virus grippaux circulants et ses apparentés. La souche est préparée à partir du vaccin antigrippal de l’année (recommandé par l’OMS) en dilution infinitésimale, et la souche change donc tous les ans. Ce n’est pas le cas pour les souches de Thymuline ou de Sérum de Yersin.
L’échinacée a-t-elle un rôle préventif ?
La souche Echinacea est obtenue à partir de la plante entière qui a des propriétés anti-infectieuses et immunostimulantes non spécifiques. Elle s’utilise en prévention des affections hivernales et épidémiques.
Que faire si la grippe est installée ?
Eupatorium perfoliatum est l’un des trois médicaments de début de grippe, avec Bryonia et Gelsenium. Eupatorium agit sur tous les états pseudo-grippaux et il est particulièrement efficace sur les courbatures fébriles, les douleurs osseuses et oculaires et c’est une excellent draineur des sinus. On l’associe souvent à Gelsenium qui combat la fièvre avec frissons et céphalées. Bryonia est le remède de la grippe avec muqueuses sèches. Rhus toxicodendron lutte contre une fièvre élevée avec courbatures. Si le moindre mouvement aggrave les douleurs musculaires, remplacer Rhus toxicodendron par Bryonia.
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