Comment devenir maître de stage adjoint ?
Pour qu’il y ait un maître de stage adjoint, il faut tout d’abord que le pharmacien titulaire ait lui-même l’agrément de maître de stage. Pour rappel, celui-ci est accordé et renouvelé tous les cinq ans par le président de l’université sur proposition du doyen de la faculté de pharmacie après avis du Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens ou du Conseil central concerné. Pour y prétendre, le pharmacien doit justifier de cinq années d’exercice officinal, dont au moins deux en tant que pharmacien titulaire ou gérant de pharmacies mutualistes ou minières. Les conseils fondent également leur analyse sur la moralité professionnelle, le respect de l’obligation de DPC (développement professionnel continu) et l’avis de l’agence régionale de santé (ARS) quant au nombre d’adjoints dans l’officine.
L’adjoint peut alors prendre part officiellement à cette fonction, à condition que son titulaire l’en missionne par écrit (article R.4235-14 du code de la santé publique ou CSP) et en avertisse la faculté de pharmacie et le Conseil de l’Ordre concerné. Pour cela, l’assistant doit tout d’abord justifier d’une expérience professionnelle officinale de trois ans minimum, certifiée par son inscription à l’Ordre des pharmaciens. De plus, il doit suivre des formations pour être apte à assurer cette fonction auprès du stagiaire et s’engager à respecter la charte d’enseignement signée par le maître de stage agréé.
Le pharmacien adjoint n’aura donc pas l’agrément de maître de stage en lui-même, mais pourra participer avec son titulaire (ou le gérant de pharmacie mutualiste ou de pharmacie de sociétés de secours minières) à la prise en charge d’un stagiaire au sein de l’officine. Un point est par contre essentiel à retenir : cette délégation du maître de stage en titre est ponctuelle. Elle n’est valable que pour un stage donné et ne s’applique qu’à un étudiant en particulier.
Quels rôles pour le maître de stage adjoint ?
Le maître de stage adjoint est missionné par le titulaire sur le champ des compétences pharmaceutiques. En pratique, il peut encadrer le travail du stagiaire, signer son rapport de stage, donner son avis sur cette période de formation, ou encore participer à un jury d’évaluation de stage. Par contre, cela ne peut remettre en cause ni l’autorité ni les responsabilités légales du pharmacien titulaire vis-à-vis de son stagiaire. À l’inverse, la responsabilité, notamment pénale, de l’adjoint reste engagée s’il commet personnellement une faute dans le cadre de la formation qu’il apporte au stagiaire.
Le maître de stage adjoint doit également respecter un certain nombre d’obligations. En effet, il est tenu d’informer régulièrement son titulaire du contenu, de l’évolution et du déroulement de la formation de l’étudiant. De plus, tel que formulé dans le CSP (article R.4235-42), il devra accompagner le stagiaire en l’associant à l’ensemble des activités qu’il exerce. Cela recouvre l’initiation à l’exercice professionnel au sein de l’équipe, à la dispensation des médicaments et au commentaire d’ordonnance. Mais son rôle ne s’arrête pas là. L’éthique, la déontologie, le secret professionnel, la rigueur, la disponibilité et l’écoute font en tout point partie du métier de pharmacien et le stagiaire devra impérativement y être sensibilisé. Le maître de stage adjoint aura également à charge de lui faire découvrir le rôle du pharmacien en tant qu’acteur de santé publique et de prévention. En bref, chaque parcelle de notre cœur de métier est concernée. Enfin, s’il peut participer au contrôle des connaissances acquises lors de cette période de formation, il pourra aussi accompagner le stagiaire dans l’élaboration de son rapport de stage.
Ce rôle de maître de stage adjoint est d’ailleurs plébiscité par une grande partie de la profession. En effet, il n’est pas rare, sinon quasi constant, que la formation d’un stagiaire incombe au moins en partie à l’équipe officinale lorsque le titulaire est absent ou indisponible. Si nous avons quasiment tous vécu nos premières pratiques professionnelles de la sorte, le fait d’y associer officiellement l’adjoint de l’officine renforce une fois de plus son rôle de bras droit auprès du titulaire. Une fonction qui plus est intéressante, puisque le fait de transmettre son savoir et ses expériences est toujours gratifiant.
Quels sont les stages concernés ?
Au cours de leur cursus, les étudiants en pharmacie ont plusieurs fois l’occasion de découvrir la pratique officinale. Ces différents stages doivent d’ailleurs obligatoirement être validés afin d’obtenir le diplôme d’État de docteur en pharmacie.
Le premier stage, appelé stage officinal d’initiation, est réalisé entre la PACES et la 2e année ou entre la 2e et la 3e année. Il permet à l’étudiant de découvrir la profession en quatre semaines à temps complet et en continu dans une même officine. Il est à cette occasion initié à la connaissance des médicaments et autres produits de santé et à leur gestion, ainsi qu’à leur intégration dans l’acte pharmaceutique de dispensation. C’est également l’occasion pour lui de se former à la reconnaissance des matières premières et à la réalisation des préparations courantes en officine.
Viennent ensuite les deux stages d’application au cours des 3e et 4e années, d’une semaine minimum chacun. Il s’agit cette fois pour les stagiaires de mettre en application des enseignements thématiques sur les pathologies les plus courantes et les principales classes thérapeutiques. Les sujets de suivi pharmaceutique, d’éducation thérapeutique, de mesure hygiéno-diététiques, d’autosurveillance et de prévention des complications y sont largement abordés.
Enfin, le stage de pratique professionnelle vient clôturer le cursus des étudiants de la filière officine lors de leur 6e et dernière année. D’une durée de six mois à temps plein, c’est le seul qui est rémunéré (à 55 fois la valeur du SMIC horaire). À noter qu’il peut également être réalisé en deux fois trois mois au sein de deux officines différentes. Il vise à faire acquérir au stagiaire une expérience approfondie de la pratique professionnelle en participant à toutes les activités de l’officine, des commandes à l’exécution des ordonnances, en passant par la gestion ou encore les formalités administratives.