Après avoir été longtemps gymnaste, elle décida de fêter ses 40 ans en courant le marathon de New York, avant de trouver sa véritable voie dans l’athlétisme, avec l’aide d’un club et d’un entraîneur professionnel pour l’aider à progresser : depuis, elle a remporté de nombreux trophées en 100, 200 et 400 mètres.
« En temps normal, je m’entraîne au stade plusieurs fois par semaine et je cours très souvent en forêt, deux activités impossibles actuellement », explique-t-elle. Pour elle comme pour tous les athlètes, les conséquences sont lourdes : « Arrêter de s’entraîner deux semaines, c’est perdre de la masse musculaire et des capacités respiratoires qu’il faudra au moins autant de temps pour retrouver… mais à 50 ans, si on arrête un mois, il en faut deux pour retrouver son niveau d’avant l’arrêt. » Elle ressent déjà ces phénomènes, et relève par ailleurs qu’au-delà de l’entraînement, « sortir courir ou bouger tous les jours par tous les temps stimule les défenses immunitaires et bien entendu le moral ». Rester chez soi aura des conséquences pour tout le monde sur ces plans-là, juge-t-elle.
« Un sportif de compétition ne peut pas s’entraîner chez lui », estime-t-elle, car les indispensables « séances de fractionné » dans les stades, alternant à un rythme élevé course très rapide et course de récupération, ne peuvent se reproduire à domicile. Il reste néanmoins possible d’y soigner un peu sa forme, histoire de préparer la reprise. Disposant d’un grand jardin, elle y a pour sa part installé des starting-blocks, ce qui lui permet au moins de s’exercer aux départs de course, mais avec des chaussures à crampons adaptées au gazon, à défaut d’avoir une vraie piste.
Obligée de ronger son frein, elle n’en incite pas moins ses clients et patients à ne pas commencer seuls le jogging ou la course : « il vaut mieux marcher, à des rythmes variés et en bougeant les bras, plutôt que de forcer et d’attraper des courbatures qui annoncent des blessures futures », souligne-t-elle. De plus, beaucoup de ces néophytes qui se lancent sans préparation sont très mal chaussés, et ne boivent pas assez.
En attendant des jours meilleurs, Lucile Sublon exprime son tempérament sportif au sein de son officine : elle y retrouve, avec ses collaborateurs, un véritable esprit d’équipe, et compte aussi parmi sa clientèle de nombreux sportifs qui, justement, viennent chez elle en raison de ses connaissances dans ce domaine. Finalement, même sans pouvoir le pratiquer très activement en ce moment, le sport reste omniprésent dans sa vie.