Il y a quelque chose en nous non pas de Tennessee mais du gilet jaune. Nous ne sommes pas à l'aise avec les injonctions multiples et sévères des autorités. À ce mouvement, toujours ascensionnel, des mises en garde rendues nécessaires par la pandémie, on a ajouté toutes sortes d'interdits. Nous nous sommes faits aux masques, à la distanciation et au lavage des mains. Ce qui ne suffit pas. Les nouvelles mesures de protection assignées à un individu qui préfèrerait exercer son libre-arbitre s'ajoutent aux règles de la conduite automobile, aux indispensables précautions de langage et à ce terrible sentiment qui fait que quoi qu'on dise ou fasse, on se sent un peu coupable. Big Brother nous suveille et nous savons bien que, s'il fixe sur nous son œil énorme, il trouvera, comme au miscroscope, des choses prodondément cachées sous le civisme apparent de nos actions. L'autre jour, j'ai donné ma voiture au garage pour un léger dysfonctionnement, le travail n'était pas terminé, je me suis promené dans les ateliers et j'ai été vivement rappelé à l'ordre : on ne circule pas dans un garage. Il y a donc les accommodements que nous trouvons parfois avec la loi, mais il y aussi les règles que nous ne respectons pas par innocence et qui nous valent un casus belli. Pour les autres, on est toujours un enfant pris en faute. C'est leur système qui marche, pas le nôtre.
Humeur
Libertés perdues
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Publié le 01/10/2021
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Richard Liscia
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Source : Le Quotidien du Pharmacien