Cinq cents personnes ont manifesté, samedi 27 mars, en faveur de « leur » pharmacie, à Ger (Manche). Valérie Binet, titulaire depuis neuf ans, et locataire de la commune, a fermé le 2 novembre 2020, pour reprendre la pharmacie de Lonlay-l’Abbaye (Orne), à 9 km de là. Elle arguait alors d’une patientèle insuffisante, d’un médecin proche de la retraite et d’une activité peut dynamique pour « un projet d’avenir ».
Elle avait donc écrit en octobre à l’agence régionale de santé (ARS) pour l’aviser de ce transfert, demandant toutefois que la licence de Ger soit conservée un an, le temps à la commune de trouver un éventuel remplaçant.
L’ARS a donc écrit à Michel Prieur, maire de Ger, l’informant de ce sursis d’un an. Le maire a alors lancé des recherches, avec succès, mais quand un pharmacien intéressé s’est présenté à l’ARS pour l’informer de la reprise, le sursis avait disparu.
« Un pharmacien ne peut pas détenir deux licences, et l’Ordre l’a rappelé à l’ARS, lui demandant d’éclaircir sa position », explique Franck Blandamour, président ordinal, qui parle du « courrier malheureux de l’ARS, qui a créé un faux espoir », et pense que l’administration a mis Valérie Binet en situation de « regroupement déguisé ».
Le maire de Ger veut s’en tenir à la promesse qui lui a été faite, relevant que le remplacement du médecin, à la retraite dans deux ans, est aussi conditionné par la présence d’une pharmacie. Quant à Valérie Binet, elle déplore de porter à elle seule toute la charge de ce qui apparaît être une erreur de l’administration.