Toute l’attention est focalisée aujourd’hui sur la quatrième version de GPT. La première, en 2018, comptait 118 millions de paramètres, la deuxième 1,5 milliard, la troisième 175 milliards et la dernière plus de 100 000 milliards. Le nouveau modèle peut comprendre et générer des réponses allant jusqu’à 25000 mots, contre seulement 3000 avec la version intermédiaire GPT-3.5, sur laquelle s’appuie le populaire ChatGPT.
Alors que Google se lance dans le course avec Bard, une version Preview de son propre chatbot (uniquement sur invitation aux États-Unis et au Royaume-Uni), GPT-4 s’ouvre au plus grand nombre en deux façons : soit en utilisant ChatGPT Plus, une version payante (20 dollars/mois), qui garantit la disponibilité du bot, des réponses plus rapides et un accès prioritaire aux nouvelles fonctionnalités ; soit, gratuitement, à travers Bing Chat, désormais dopé à GPT-4. À ce jour, seul Bing Chat est capable de produire une image selon les critères demandés et en quelques secondes. L’utilisateur est invité à choisir l’une des quatre images proposées pour la télécharger en jpeg ou bien à réitérer sa demande afin d’obtenir d’autres images. La version Premium de ChatGPT ne devrait pas tarder à dispenser ce service en s’appuyant sur cette autre fameuse technologie d’OpenAI, DALL-E.
En matière de performance, il faut distinguer ChatGPT de ChatGPT Plus. La version gratuite est moins enrichie que GPT-4 et son accès peut être saturé de demandes. La version payante permet plus de requêtes que sur Bing Chat et un nombre d’échanges par conversation plus important, puisqu’on peut demander jusqu’à une centaine de réponses GPT-4 toutes les 4 heures. Autre différence notable : la version de base comme la version Premium ChatGPT doivent être alimentés et n’ont pas d’accès direct au web pour obtenir, à l’inverse de Bing Chat, une réponse actualisée et sourcée avec des liens faciles à suivre.
Les deux robots conversationnels ont malheureusement en commun d’être peu fiables, voire inquiétants. Plus d’un millier d’experts de la tech ont ainsi souligné, dans une lettre ouverte, les graves dangers pour la société qu’ils représentent. Ils réclament de « suspendre immédiatement, pendant au moins six mois, la formation des systèmes d’IA plus puissants que GPT-4 (…) , que personne, pas même leurs créateurs, ne peut comprendre, prédire ou contrôler de manière fiable ». Le temps pour les législateurs de « s’assurer que le développement de cette technologie soit supervisé et mené pour le bien de la société ».