En France, le déploiement des tests salivaires à grande échelle dans les écoles est possible depuis l'avis favorable de la Haute Autorité de santé (HAS) rendu le 11 février 2021. Moins désagréables que les prélèvements naso- et oropharyngés, les prélèvements salivaires sont plus adaptés à des populations pédiatriques, en particulier dans les écoles maternelles.
Un test hebdomadaire
« Il a récemment été confirmé que le SARS-CoV-2 infecte à la fois les muqueuses orales et les glandes salivaires et que la charge virale dans la salive est corrélée à certains symptômes, et notamment l'agueusie », expliquent les chercheurs de l'agence bavaroise de sécurité sanitaire, de l'hôpital universitaire de Ludwig-Maximilians de Munich et du centre de recherche sur les maladies infectieuses de Munich.
L'étude allemande a été menée dans des écoles primaires, des maternelles et des crèches sur une période de 12 semaines, au cours de laquelle les enfants et le personnel ont été testés chaque semaine. À chaque fois, un prélèvement oropharyngé et un autre salivaire, soit un total de 3 123 de chaque, chez 2 104 enfants et 1 019 membres du personnel.
Chaque prélèvement salivaire (1,18 ml en moyenne) a été réalisé grâce à un système utilisable par des non-professionnels de santé. Pour estimer la sensibilité et la spécificité, les tests sur prélèvements oropharyngés ont servi de référence. Les auteurs ont constaté une spécificité de 99,8 % et une sensibilité de 95,1 %. Ils notent toutefois une différence significative en termes de nombre de cycles de PCR nécessaire pour obtenir une quantité détectable d'ARN à partir de prélèvements oropharyngés ou salivaires : il fallait en moyenne 4,23 cycles supplémentaires avec les prélèvements salivaires.
Aucun aliment ni boisson 30 minutes avant le test
Les chercheurs ont mené une analyse complémentaire dans un sous-ensemble de prélèvements provenant de personnes ayant une plus grande probabilité que les autres d'être infectées, définie par un nombre de cycles de PCR nécessaire pour détecter la présence du virus inférieure à 33. Dans ce groupe particulier, le test salivaire avait une sensibilité de 100 %, comparé aux tests oropharyngés.
« D'autres études ont conclu à des sensibilités et des spécificités plus faibles, précisent les auteurs. Mais ces mauvais résultats peuvent s'expliquer par le mode de prélèvement et les volumes prélevés. Il est aussi possible que les résultats soient influencés par les boissons et aliments consommés avant le prélèvement, où même d'habitude comme le fait de mâcher un chewing-gum. » Pour éviter ces cofacteurs, les expérimentateurs ont donné pour consigne qu'aucun aliment ni boisson n'ait été pris dans les 30 minutes précédant le prélèvement. Selon les chercheurs, un bon timing pour effectuer le prélèvement est le matin avant le petit-déjeuner.