« La vitamine D ne peut être considérée comme un traitement préventif ou curatif de l’infection due au SARS-CoV-2 ; mais en atténuant la tempête inflammatoire et ses conséquences, elle pourrait être considérée comme un adjuvant à toute forme de thérapie », indique l'Académie de médecine dans un communiqué.
L'Académie rappelle en effet que cette prohormone synthétisée dans le derme sous l’effet des ultraviolets, puis transportée dans le foie et le rein où elle est transformée en hormone active, n'est pas seulement responsable de l’absorption intestinale du calcium et de la santé osseuse. Elle a aussi des effets non classiques comme la modulation du fonctionnement du système immunitaire par stimulation des macrophages et des cellules dendritiques. Elle jouerait ainsi un rôle dans la régulation et la suppression de la réponse inflammatoire cytokinique à l’origine du syndrome de détresse respiratoire aiguë qui caractérise les formes sévères de Covid-19.
L’Académie de médecine réitère donc sa recommandation d'assurer une supplémentation vitaminique D dans la population française, sujet à laquelle elle a déjà consacré un rapport en 2012. Elle rappelle notamment que l'administration de vitamine D par voie orale est une mesure simple, peu coûteuse et remboursée par l’assurance-maladie.
Pour des patients de plus de 60 ans atteints de Covid-19, l'Académie recommande de doser rapidement le taux de vitamine D sérique (c’est-à-dire la 25 OHD), et d’administrer, en cas de carence, une dose de charge de 50 000 à 100 000 UI qui pourrait contribuer à limiter les complications respiratoires. Pour les personnes âgées de moins de 60 ans, elle conseille d'apporter, dès confirmation du diagnostic de Covid-19, une supplémentation en vitamine D de 800 à 1 000 UI/jour.