La « stratégie » implique une mise à jour de la législation pharmaceutique européenne, et se divise en quatre chapitres. Selon la Direction générale santé de la Commission, il s’agit d’abord de garantir l’accès à des médicaments financièrement abordables, prescrits ou non. Ensuite, la stratégie souhaite renforcer la compétitivité et l’innovation de l’industrie, notamment pour couvrir les « besoins non satisfaits », dont des traitements de maladies rares et des nouveaux antimicrobiens. Elle vise aussi à réduire l’empreinte écologique de la fabrication des médicaments, ainsi que de leurs résidus. Le troisième chapitre doit « améliorer la résilience des chaînes d’approvisionnement et renforcer leur diversification, notamment pour lutter contre les pénuries ». Enfin, la stratégie souhaite « promouvoir l’influence et la compétitivité » des politiques pharmaceutiques européennes au niveau mondial.
Des causes complexes
Préparée depuis plusieurs mois, cette stratégie se mettra en place à l’horizon 2022. Elle « révisera la législation pharmaceutique afin de renforcer la sécurité de l’approvisionnement et de remédier aux pénuries par des mesures spécifiques, notamment des obligations d’approvisionnement et de transparence plus strictes, une notification plus précoce des pénuries et des retraits, une transparence accrue des stocks et une coordination renforcée à l’échelle de l’Union ainsi que des mécanismes de suivi, de gestion et d’évitement des pénuries ».
Car si le document souligne la nécessité de réduire la dépendance de l’UE à l’approvisionnement en médicaments et matières premières produits hors de ses frontières, il rappelle que les pénuries « de plus en plus fréquentes pour les produits présents sur le marché depuis de nombreuses années » ont des causes complexes dépassant la seule question des sites de production. Le texte cite parmi elles « les stratégies de commercialisation, le commerce parallèle, la rareté de certaines substances actives et de matières premières, la faiblesse des obligations de service public, les quotas d’approvisionnement et des questions liées à la tarification et au remboursement ».
Représentant officiel des pharmaciens européens, le Groupement pharmaceutique (GPUE) s’est félicité de l’adoption de ce document. Pour son président, le Portugais Duarte Santos, « la pandémie de COVID-19, mais aussi l’impact dramatique des pénuries, toujours plus nombreuses », exigeait un plan de cette envergure.