Fervents défenseurs du monopole pharmaceutique et de la détention du capital réservée aux diplômés, les candidats se prononcent tous pour le maintien des deux piliers de la pharmacie. Certains, comme Valérie Pécresse, déclarent explicitement vouloir faire barrage à la vente en ligne de médicament. « L'« Amazon » de la pharmacie ne verra pas le jour sous mon mandat ! », affirme la candidate des Républicains.
Autre consensus, les candidats déclarent en chœur vouloir développer, les missions confiées aux pharmaciens durant la crise sanitaire. « Nous pérenniserons et étendrons leur rôle, notamment en termes de dépistage, notamment le VIH-sida », promet le candidat des Verts, Yannick Jadot. Sur ce dernier volet, Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France insoumise, entend impliquer pleinement les pharmaciens dans l’éradication de l’épidémie de VIH dans l'Hexagone.
Des aides à l'installation ciblées
Cette nouvelle place du pharmacien doit répondre à un impératif, résorber les difficultés d'accès aux soins dans certains territoires. Chaque candidat y va de son remède. « Pour les médecins ou pharmaciens qui font des études grâce à l’argent public, il faut envisager un système permettant leur installation en fonction des besoins réels des populations », avance Nathalie Arthaud pour Lutte Ouvrière. Emmanuel Macron, président de la République, candidat à sa succession, envisage de recourir aux stages d'étudiants en zones éloignées. Toujours sur ce chapitre, Marine Le Pen, comme Éric Zemmour, entend cibler les aides « en revalorisant les actes des pharmaciens installés en zones sous-dotées, notamment les actes de prévention et de dépistage, l’éducation thérapeutique, ou la vaccination ». Valérie Pécresse envisage elle aussi des coups de pouce « pour faciliter l’installation des jeunes et pérenniser l’activité dans certaines zones. Un mécanisme de mutualisation du capital de plusieurs officines sur un territoire pourrait être étudié ». Une solution financière est également émise par Yannick Jadot, ne serait-ce qu'à titre temporaire, « le temps de résoudre le problème central des déserts médicaux, des dispositifs de financement complémentaire afin que les pharmacies restent ouvertes dans les zones sous-dotées en médecins. »
Des structures plus souples
L'accès aux soins doit également être garanti par une meilleure coopération entre professionnels de santé. Cette proposition revêt des options différentes selon les couleurs politiques. Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la France, privilégie l'interprofesionnalité du trio infirmier-médecin-pharmacien. Emmanuel Macron émet, quant à lui, l'idée du pharmacien et de l'infirmier référents, choisis par les patients eux-mêmes et travaillant selon l'échelon le plus approprié (MSP, ESCAP*, CPTS…). À gauche, l'accent est mis sur le renforcement du service public via les établissements de santé. Tandis qu'en matière d'allégement administratif, la quasi-totalité des candidats souhaite sortir les ARS de leur carcan actuel et plaide en faveur d'un échelon plus souple et donc plus réactif face aux priorités de santé d'un territoire.
*Équipe de soins coordonnés autour du patient
Retrouvez les interviews des candidats sur le site lequotidiendupharmacien.fr ainsi que le comparateur des programmes https://bit.ly/3ILUVoh