Vaccination anti-Covid

Italie : opération « injection en pharmacie »

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Publié le 30/03/2021
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Tripler le rythme des vaccinations journalières en réussissant à injecter un demi-million de doses par jour. Pour atteindre cet objectif ambitieux, le président du Conseil italien, Mario Draghi, a décidé d’ouvrir la campagne vaccinale contre le Covid-19 aux pharmacies.

L’idée n’est pas neuve car la vaccination en pharmacie a déjà été insérée en décembre dernier dans la loi de finances 2021. En janvier, les syndicats et les associations de pharmaciens ont relancé le débat à plusieurs reprises en réaffirmant leur disponibilité. Alors que la campagne piétine en Italie comme ailleurs en raison des retards accumulés dans les livraisons de doses et aussi du fait de l’interruption temporaire du sérum AstraZeneca, l’apport des pharmaciens est désormais perçu comme incontournable.

Une bonne nouvelle pour les quelque 70 000 pharmaciens italiens qui sont déjà dans les starting-blocks. « Les pharmaciens sont déjà impliqués dans la campagne de vaccination dans plusieurs autres pays, l’officine est un lieu de proximité, impliquer les pharmacies veut dire réussir à augmenter la cadence, ce qui est dans l’intérêt de tous », estime Dr Andrea Mandelli, président de FOFI, la fédération italienne des Ordres des pharmaciens et vice-président de la Chambre des députés.

Au niveau des structures, l’idée est d’utiliser les tentes d’accueil montées à proximité d’une partie des quelque 19 331 officines disséminées sur tout le territoire pour les tests antigéniques. Ou de dédier un espace à la vaccination dans les pharmacies disposant d’une superficie adéquate. Au niveau de la vaccination en elle-même, la loi de finances établissait que les pharmaciens pourront injecter le sérum sous la supervision d’un médecin. Un point qui devra être éclairci, « Supervision en italien ne voulant pas automatiquement dire que le médecin devra être présent au moment de la vaccination, peut-être devra-t-il simplement être averti pour suivre le patient », estime le Dr Andrea Mandelli. Au chapitre de la rétribution des pharmaciens, le sujet n’a pas encore été réglé. Mais certains pharmaciens estiment qu’elle pourrait être de l’ordre de 5 € par injection, le montant perçu grosso modo par les officines dans certaines régions pour les tests antigéniques, facturés 22 € au patient.

Un ballon d’essai a été lancé en Ligurie le 29 mars, avec l’ouverture dans un premier temps, de 50 points de vaccination en officine, puis de 120 à 150 lorsque les moteurs de l’opération « injection en pharmacie » tourneront à plein régime. Les réservations seront effectuées auprès des centres de santé régionaux par téléphone ou en ligne. « Depuis le début de l’épidémie, les pharmaciens ont toujours été présents, à l’hôpital, dans les villes, dans les entreprises… Auparavant la profession était en quelque sorte sous-évaluée, aujourd’hui, son rôle primordial dans la santé est reconnu, nous allons aider le pays à gagner cette guerre », conclut le Dr Andrea Mandelli.

Ariel F. Dumont

Source : Le Quotidien du Pharmacien