Bien que non représentatif, le syndicat n’en a pas moins des revendications pour le réseau officinal. Car si le réseau des 21 000 officines françaises représente une chance pour l’accès à la santé dans l’Hexagone, le gouvernement ne doit pas moins en considérer l’hétérogénéité et les inégalités qui surgissent face aux nouvelles missions. « Les déserts médicaux perdent aussi leur pharmacie », insiste Christophe Le Gall, président de l’UNPF.
Une alerte qui doit résonner au niveau de l’exécutif, alors que le syndicat propose deux remèdes : instaurer dans les zones les moins attractives un revenu minimum pour les pharmaciens et accorder une exonération pour la reprise de l’officine. Il suggère de plus, que des aides pourraient être allouées aux officines en difficulté sous forme de majoration des honoraires et des prix des médicaments remboursés, à l’instar des dispositifs en vigueur dans les DROM-COM.
Face aux difficultés « pour recruter, motiver et retenir les équipes officinales », l’UNPF préconise des réductions de charges ainsi que des aides aux revalorisations salariales. Il s’agit en effet, souligne le syndicat, de permettre et d’inciter les pharmaciens à s’investir pleinement dans leurs nouvelles missions. Il y va de l’accès de toute la population à ces services.
Développer l'arsenal
Mais l’UNPF va plus loin encore et demande que des missions puissent être pérennisées moyennant rémunération. C’est le cas du renouvellement des contraceptifs oraux par le pharmacien, de la dispensation de tous les biosimilaires ou encore de l’extension des entretiens pharmaceutiques à davantage de pathologies. De même, les compétences des pharmaciens pourraient être élargies dans la prise en charge des urgences bénignes. Les preuves de ses compétences n’étant plus à apporter après deux ans de gestion de la pandémie, l’officinal doit trouver une place légitime dans le dépistage, notamment dans les malades chroniques comme le diabète, grâce à un élargissement « de l’arsenal des tests rapides ». L’ensemble de ces nouvelles prérogatives doit être soutenu par une mise à niveau des fonctionnalités des LGO, des automates de dispensation ou encore des technologies de santé prédictive.
Fort de ces revendications, le syndicat n’en néglige pas pour autant un pan entier du système de soins de demain, la coordination entre professionnels de santé. L’UNPF propose ainsi de rendre « plus simple et plus lisible le régime des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) » et souhaite laisse plus d’autonomie aux libéraux dans leur organisation sur le terrain.