Le groupe a annoncé, mardi 2 janvier, avoir pris une participation de 70 % dans Digipharmacie. Une opération qui doit renforcer l'offre de solutions Equasens à destination des professionnels de santé et répondre au passage à l’obligation de dématérialisation des factures en France à partir du 1er septembre 2026.
L'expert en digitalisation et gestion des factures en officine, Digipharmacie, passe – presque — sous étendard Equasens. Ce dernier a en effet annoncé avoir pris une participation majoritaire. Dirigée par Yonathan Blajman, David Chalom et Jonathan Fitoussic, cette jeune pousse tricolore développe un service SaaS (logiciel en tant que service) clé en main. Le logiciel collecte, centralise et automatise les factures fournisseurs, digitalise et structure les flux vers les logiciels de leurs experts-comptables, le tout à grand renfort d'intelligence artificielle.
C'est une belle prise pour Equasens, qui met ainsi la main sur un acteur dont la solution est installée dans près de 14 000 officines en France, auxquelles s'ajoutent 300 cabinets comptables. Au total, la start-up travaille avec 80 % des groupements de pharmacie, pour un total d'environ 1,5 million de factures déposées chaque mois.
Digipharmacie restera disponible pour la concurrence
« Nos prescripteurs ont permis deux grands axes de croissance. D'une part, ce sont les groupements qui ont proposé la solution à leurs adhérents, et d'autre part, ce sont les cabinets comptables (dont beaucoup sont spécialisés en pharmacie, N.D.L.R.) qui la proposent », explique David Chalom. Un dernier point qui a poussé la société à développer une brique spécialement conçue pour les cabinets comptables.
Cette acquisition permettra à Equasens de proposer une solution d'ensemble qui libère en moyenne 10 heures par mois aux pharmaciens, selon Digipharmacie, tout en améliorant la sécurité puisque les données sont stockées dans des serveurs HDS (hébergement de données de santé). Les deux partenaires espèrent aussi intégrer de nouvelles fonctions et, pourquoi pas, étendre le modèle à d'autres professionnels de la santé. Pour l’heure plutôt centré sur la partie vente et prise de commande, dans un futur proche, le LGO id. intégrera les services de Digipharmacie en option payante. « Les prescripteurs sont les cabinets comptables et les groupements. Ce vers quoi nous avons toujours penché et qui fonctionne bien, c'est de faire en sorte qu'un tiers paye pour le pharmacien », explique David Chalom.
Quel avenir pour ces accords avec les groupements concurrents, après l'ajout de la solution à l'écosystème d'Equasens ? Denis Supplisson, directeur général du groupe, a assuré que : « Les évolutions qui seront faites sur Digipharmacie seront ouvertes aux autres LGO, il n'y a pas d'exclusivité dans le fonctionnement. Digipharmacie s'adresse à plus de pharmacies aujourd'hui que le LGO id. » La concurrence peut souffler. Equasens va cependant travailler à créer des liens plus étroits entre les deux entités, notamment sur des questions d'intégration liées à l'authentification.