La génération des baby-boomers représente un nouveau levier de croissance dans le maintien à domicile. Un rapport remis hier aux membres du gouvernement préconise la mise en place d’aides financières pour favoriser l’adaptation du vieillissement « chez soi ».
La tranche d’âge des personnes nées dans l’immédiate après-guerre va connaître un nouveau boom. Selon les estimations, le nombre des 75-84 ans va augmenter de 50 % d’ici à la fin de la décennie, pour atteindre 6 millions en 2030. Pour répondre aux besoins de cette génération, et surtout les anticiper, le rapport interministériel « Nous vieillirons ensemble », remis hier aux ministres chargées de l'Autonomie, du Logement et de la Cohésion des territoires, Brigitte Bourguignon, Emmanuelle Wargon et Jacqueline Gourault, suggère 80 pistes d’accompagnement dans des domaines aussi divers que les transports, l’urbanisation ou le logement.
Il ne s’agit pas de recourir systématiquement aux EHPAD mais bien pour ces baby-boomers de continuer à vivre dans leur logement « adapté à leurs fragilités présentes ou futures sans que la vie à domicile ne se transforme en assignation à résidence », comme le résume Luc Broussy, auteur du rapport et spécialiste de la « silver économie ». Selon ce principe, la question du vieillissement ne sera plus seulement évoquée sous l’angle du très grand âge, des EHPAD et des services à domicile, mais aussi à travers l’adaptation des logements et des équipements matériels. Le rapport préconise ainsi la mise en place du dispositif, « MaPrimAdapt’ », à l’instar de « ma Prime Renov » créée pour les rénovations écologiques.
Sans attendre la perte d’autonomie, l’accent doit être mis sur la prévention, notamment celle des chutes qui, chaque année, provoquent près de 10 000 décès. Les seniors pourraient ainsi bénéficier d’aides sous un guichet unique qui permettrait le financement des travaux d’adaptation du logement. Toujours dans le volet prévention, le rapport affirme que l’entente et la compréhension entre les personnes âgées et leur environnement urbain sont essentielles afin de maintenir les liens sociaux. Les commerces de proximité, tout comme la pharmacie, sont identifiés comme des lieux « vers lesquels convergent chaque jour beaucoup de personnes âgées. Il y a là un vrai dialogue à entreprendre entre pouvoirs publics et fédérations de commerçants pour voir comment intégrer les contraintes et les besoins des personnes âgées au quotidien ».
Cette démarche porte autant sur des éléments pratiques (hauteur des rayonnages, taille des étiquettes, univers sonore, éclairage, lourdeur des chariots, accessibilité…) que des aspects plus psychologiques (présence de vendeurs), voire commerciaux (développement du portage à domicile), cite le rapport. Celui-ci rappelle par ailleurs l’importance du repérage des fragilités par les acteurs locaux, (élus, organismes, associations…) mais aussi par les différents intervenants, au premier rang desquels les pharmaciens d’officine.
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