À la date du 4 avril, soit en l’espace de deux mois, 3 500 boîtes de Paxlovid (nirmatrelvir et ritonavir) ont été dispensées sur les 500 000 que la France a commandées pour 2022. Un chiffre limité qui s’explique par plusieurs facteurs. Cet antiviral de Pfizer, indiqué chez les personnes atteintes de Covid ne nécessitant pas d’oxygénothérapie et présentant un risque de forme grave, est associé à de nombreuses restrictions en raison de possibles interactions médicamenteuses et de contre-indications telles que la grossesse, l’insuffisance hépatique ou rénale sévère.
De plus, cet antiviral doit impérativement être administré dans les 5 jours suivant l’apparition des symptômes, ce qui demande une certaine réactivité de la part du patient et des professionnels de santé. S’ajoute à cela le régime d’accès précoce, permettant la mise à disposition du médicament avant même son autorisation de mise sur le marché (AMM), qui implique un suivi en vie réelle, en l’occurrence la mise en place d’une plateforme numérique spécifique à partir de laquelle le médecin peut imprimer sa prescription avec un QR code qui est ensuite nécessaire au pharmacien pour valider sa commande de Paxlovid auprès de Pfizer. La boîte, issue du stock État, est livrée par les dépositaires de Santé publique France hors dimanche et jours fériés.
Au fil de l’eau
Mais depuis le 28 janvier, Paxlovid bénéficie d’une AMM européenne qui, après l’avis de la Haute Autorité de santé (HAS) attendu entre fin avril et début mai, va lui permettre de sortir du dispositif d’accès précoce pour entrer « dans le droit commun ». Fini donc les commandes via la plateforme dédiée et place au circuit classique de la répartition pharmaceutique avec un approvisionnement au fil de l’eau. Mieux encore, le gouvernement prévoit un flux poussé d’une boîte de Paxlovid par pharmacie dès la fin du mois, afin de gagner du temps pour délivrer le traitement dès que le patient se présente avec une ordonnance. Une fois la boîte dispensée, le pharmacien pourra en commander une nouvelle mais pas davantage.
Par ailleurs, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) par la voix de son président, Philippe Besset, aimerait que s’applique le système de l’ordonnance conditionnelle. Ce dispositif, qui existe en cas de prescription d’antibiotiques pour une angine, donne lieu à dispensation uniquement si le test réalisé par le pharmacien après la consultation confirme que l’angine est bactérienne. Dans le cadre de Paxlovid, la délivrance ne serait effectuée qu’après un test Covid (PCR ou antigénique) positif. La HAS doit aussi statuer sur cette requête. D’ici là, les organismes de formation, les sociétés savantes et les syndicats sont appelés à former et informer les pharmaciens à la dispensation du Paxlovid. La FSPF diffusera notamment des capsules vidéos que le ministère de la Santé s’est engagé à mettre à disposition.
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