Alors que l'OMS a déclenché le plus haut niveau d'alerte pour l'épidémie de variole du singe (Monkeypox), Aides réclame une campagne de vaccination « coup de poing» et la mise à disposition de vaccins en pharmacie. La Haute Autorité de santé (HAS), se déclare, de son côté, favorable à la prise en charge des tests de dépistage.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé, samedi, son alerte la plus élevée au sujet de la variole du singe. Également dénommée Monkeypox, elle a touché à ce jour près de 17 000 personnes dans 74 pays où elle n'est généralement pas présente. Environ 10 % de ces cas ont été relevés en France. En déclarant la variole du singe « Urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) », le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, a précisé que le risque dans le monde était relativement modéré, à part en Europe où il est élevé. « Pour l'heure, cette flambée est concentrée parmi les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, et en particulier ceux qui ont des partenaires multiples, ce qui veut dire qu'elle peut être stoppée avec les bonnes stratégies dans le bon groupe », a-t-il rappelé, mettant en garde toute forme de stigmatisation et de discrimination « aussi dangereuses que n'importe quel virus ».
De son côté, l'association Aides a réclamé « une campagne de vaccination “coup de poing”», au cours des deux semaines à venir. Déplorant le manque de moyens des structures publiques, l'organisation de lutte contre le VIH et les hépatites virales demande l'appui des professionnels de santé libéraux volontaires et en particulier de ceux implantés sur les lieux de villégiature et dans les territoires ruraux. Aides suggère ainsi que « les doses soient mises à disposition dans les pharmacies de ville et que les médecins libéraux volontaires puissent être des piliers de cette campagne de vaccination ».
Suivant les recommandations de l'Agence européenne du médicament (EMA), la Commission européenne a approuvé ce matin l'extension à la variole du singe du vaccin Imvanex, déjà autorisé depuis 2013 dans l'Union européenne contre la variole humaine. Celui-ci fait déjà partie de la stratégie vaccinale élaborée par la France depuis le 11 juillet.
Jusqu'à présent, les représentants des pharmaciens n'ont pas été pressentis par les pouvoirs publics pour s'associer à la campagne de vaccination. « Mais l’officine est le lieu de dispensation des médicaments, donc des vaccins », rappelle Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), a obtenu quant à lui quelques informations auprès du ministère de la Santé. « En raison du nombre limité de doses, la stratégie est, pour l'instant, de ne pas multiplier les effecteurs », explique-t-il, notant que cette situation rappelle les débuts de la vaccination contre le Covid.
Le président de l'USPO déclare que son syndicat s'associera à la lutte contre la variole du singe en fonction des données réglementaires et scientifiques. De surcroît, souligne-t-il, « les pharmaciens ont un autre rôle de prévention à jouer ». « La réalisation du TROD de dépistage en officine permettrait de casser la chaîne de contamination », déclare Pierre-Olivier Variot, son syndicat ayant engagé plusieurs industriels à innover dans ce domaine. Concernant les tests de dépistage de l'infection par le virus de la variole du singe, la Haute Autorité de santé (HAS) s'est prononcée ce matin en faveur de leur prise en charge par l'assurance-maladie. Il s'agit cependant de tests d'amplification des acides nucléiques (TAAN), une technique qui inclut les tests PCR et qui reste très restrictive dans son application. « La détection par test TAAN ne doit ainsi être effectuée qu'en cas de doute persistant après examen clinique », ajoute la HAS réservant ce type de test aux « cas suspects » et « cas possibles ». Par conséquent, le dépistage par test TAAN n'est pas nécessaire en l'absence de symptômes. Il n'intervient que pour confirmer ou non l'infection par le virus, lorsque le tableau clinique n'est pas suffisamment explicite. Car, rappelle l'Autorité, le diagnostic d'infection par le virus de la variole du singe repose bel et bien en première intention sur l'examen clinique et l'interrogatoire du patient.
La HAS précise par ailleurs les conditions de réalisation de ces tests. Selon le contexte clinique et le type de lésions observées, il convient d'effectuer par ordre de priorité : des prélèvements muqueux, des prélèvements cutanés ou des prélèvements de la sphère oropharyngée.
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