Une réunion s'est tenue le 28 mars au ministère de la Santé, en présence des syndicats de pharmaciens, pour faire le point sur les commandes de vaccins antigrippaux pour l'hiver prochain. Encore pris dans l'engrenage du Covid, les officinaux commandent moins que l'an dernier, ce qui préoccupe les autorités sanitaires.
Même si toutes les régions de France métropolitaine sont passées en phase épidémique ces derniers jours, la grippe saisonnière vit toujours dans l'ombre du Covid-19. Accaparés par les rappels de vaccin anti-Covid et les tests antigéniques, les pharmaciens ont moins commandé de vaccins antigrippaux pour la prochaine campagne que ce que l'on observait l'an dernier à pareille époque. Une baisse d'environ 15 % qui fait redouter au ministère de la Santé un manque de doses disponibles en officine l'hiver prochain.
Ce lundi, le ministère et l'assurance-maladie ont voulu comprendre auprès des syndicats les raisons de cette situation. « On a rassuré le ministère, il n'y a pas de désintérêt des pharmaciens pour la vaccination antigrippale », précise Fabrice Camaioni, de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). « Plusieurs facteurs expliquent ce retard à l'allumage et c'est ce que nous leur avons rappelé. Tout d'abord, les pharmaciens se sont retrouvés avec des stocks sur les bras cette année, il y a donc un peu de frilosité. Un nouveau vaccin (Efluelda) est également arrivé sur le marché. Pour l'instant son usage est très marginal et l'on ne sait pas encore à quel point les prescripteurs en auront besoin l'an prochain. »
Fabrice Camaioni avance également une autre explication sur cet état de sous-commandes. « Des pharmaciens sont peut-être en attente d'un vaccin combiné grippe/Covid. Mais on sait d'ores et déjà qu'il n'y a aucune chance qu'il soit disponible pour la prochaine campagne ! L'autre erreur à ne pas commettre est de compter uniquement sur l'approvisionnement des grossistes l'hiver prochain. Faire cela, c'est prendre le risque de se retrouver avec un nombre insuffisant de doses », tient-il à préciser. Fabrice Camaioni ne veut pas se montrer pessimiste pour l'instant. « De nouvelles commandes vont peut-être se déclencher bientôt. Pour l'instant, les pharmaciens ont encore la tête sous l'eau à cause du Covid. »
S'il y a donc du retard dans les commandes, un frémissement a toutefois été constaté au cours des derniers jours. « Il n’y a pas trop d'inquiétude à avoir, rassure Pierre-Olivier Variot. Le ministère n'a pas l'intention de recommuniquer sur le sujet pour l'instant, mais il compte sur nous pour faire passer à nouveau le message aux pharmaciens. » Le président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) appelle également les industriels à jouer le jeu. « Cette année, les pharmaciens ont réalisé 600 000 injections de vaccins antigrippaux de plus que lors de la campagne précédente. Mais en tout, on compte 800 000 vaccinations de moins. Des pharmaciens se retrouvent avec des doses en trop et certains industriels ne veulent pas les reprendre. Des laboratoires ont également modifié les conditions posées au départ. Cela joue évidemment sur la confiance », souligne Pierre-Olivier Variot.
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