Selon la Fédération nationale des infirmiers (FNI), neuf infirmiers libéraux sur dix demandent à disposer d’un stock de vaccins dans leur cabinet afin d’éviter le « glissement » de leur patientèle vers les officines et de faciliter la vaccination à domicile.
C’est un « je t’aime moi non plus » que les infirmiers libéraux adressent aux pharmaciens. S’ils sont plus de 4 sur 10 à estimer que les relations avec l’officinal de leur secteur géographique sont « simples et faciles », 88 % des infirmiers libéraux déplorent néanmoins, pour la vaccination, un « glissement » de leur patientèle vers la pharmacie.
La Fédération nationale des infirmiers (FNI), à l’origine de ces chiffres émanant du sondage de 1 964 infirmiers libéraux*, suggère à l’instar de neuf infirmiers sur dix que les cabinets disposent de stocks de vaccins leur permettant de répondre aux besoins de leur patientèle, y compris à domicile. Une réponse à peine voilée à
l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) avec laquelle la FNI entretient des relations tendues depuis l’annonce de la vaccination à domicile par les officinaux. La FNI, qui soupçonne le syndicat de pharmaciens de « tentatives d’instrumentalisation pour investir le champ du domicile », déclare « s’être entretenue avec le cabinet du ministre de la Santé et attend une réunion avec l’ensemble des syndicats pour clarifier la situation ».
Sur le terrain, la vaccination semble être le principal point d'achoppement entre les deux professions. Ainsi, près de la moitié des infirmiers libéraux (49 %) déclare « que les doses de vaccins commandées sont mises à disposition en temps voulu », mais 45,6 % déplorent des retards et 5,3 % indiquent que leur pharmacien leur délivre rarement des doses. Plus alarmant, seulement 11,8 % des patients reviennent se faire vacciner contre la grippe au cabinet infirmier après la délivrance de la dose en pharmacie, tandis que « 70,1 % reçoivent la dose parfois à l’officine et 18,1 % sont systématiquement vaccinés à l’officine ».
En guise de trêve, le syndicat infirmier insiste sur une nécessaire coopération entre infirmiers libéraux et pharmaciens d’officine. Mais dans ce domaine subsiste encore une marge d’amélioration, si l’on en croit les résultats du sondage. 47,3 % des infirmiers libéraux estiment que les relations avec leur pharmacien de proximité ne sont « pas toujours évidentes », tandis qu’un peu moins de 8 % déclarent faire face à des relations « difficiles ou conflictuelles ». La rivalité reste, en tout cas, très forte. Tout au moins du côté des infirmiers : 90 % d’entre eux ont le sentiment que le pharmacien de leur secteur est un concurrent.
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