Le gouvernement planifie une fermeture progressive des centres de vaccination Covid avec un transfert de la vaccination sur les effecteurs de ville, sans pour autant qu’une revalorisation de leur rémunération soit envisagée. Opposés à cette éventualité, les syndicats feront des contrepropositions.
Bien qu’anticipée, la fermeture des centres de vaccination est programmée de longue date par le gouvernement. Selon Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), elle devrait s’accélérer dès novembre pour une disparition totale du dispositif d’ici à la fin de l’année. Le manque d’activité et de rentabilité de ces structures est évident, comme le souligne Gilles Bonnefond, de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) qui cite l’exemple d’un centre toulousain où « dix permanents ont vacciné 28 personnes dans l’après-midi de samedi ».
Prêts à prendre le relais, les effecteurs de ville ont cependant demandé une revalorisation de leur rémunération respective : 9,60 euros pour les médecins et 7,90 euros pour les pharmaciens. Or le gouvernement s’est opposé fermement à cette éventualité et a même suggéré, comme le dévoilent les syndicats, d’aligner le forfait d’enregistrement sur SI-DEP (5,40 euros) sur celui de SI-VAC (2,70 euros), voire de le supprimer totalement. « L’inventivité du gouvernement n’a pas de borne. En échange, il nous propose une augmentation quantitative, arguant du fait que 50 millions de vaccinations sont attendues en ville », s’insurge Philippe Besset. « Rien ne justifie par ailleurs les écarts de rémunération entre les médecins et les pharmaciens. Un alignement des tarifs sur celui des médecins doit aussi être une option », rétorque de son côté Gilles Bonnefond.
Les syndicats ont désormais une semaine pour faire des contrepropositions. « Nous pourrions axer notre revendication sur un forfait comprenant l’acte vaccinal et l’enregistrement sur SI-DEP et demander une rémunération spécifique dans le cadre de notre implication dans le dispositif « aller vers », notamment par le biais d’un travail pédagogique au comptoir en faveur de certains publics récalcitrants à la vaccination », expose-t-il.
La volonté du gouvernement d’intensifier ce dispositif « aller vers » est également une opportunité étudiée, dans une version très souple, par l’USPO. « Nous pourrions demander une rémunération complémentaire liée à l’implication des professionnels de ville, médecins, pharmaciens et infirmiers, dans des structures souples, telles des équipes de soins pluridisciplinaires (ESP), et qui se répartiraient la vaccination de publics déterminés, personnes âgées de plus de 80 ans, adolescents de 12 à 17 ans, ou encore dans des territoires éloignés de la vaccination », énonce Gilles Bonnefond. Il n’exclut pas non plus une rémunération spécifique pour la vaccination au domicile du patient : « Nous le faisons déjà et c’est toujours plus intéressant que de préparer des seringues. »
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