La Haute Autorité de santé (HAS) préconise la vaccination en prévention du virus respiratoire syncytial (VRS) chez les personnes âgées de 75 ans et plus, voire dès 65 ans en cas de pathologie respiratoire ou cardiaque chronique.
Deux vaccins contre le virus respiratoire syncytial, ayant une indication en prévention des bronchiolites à VRS chez les personnes de 60 ans et plus, Arexvy (GSK) et Abrysvo (Pfizer), ont récemment été autorisés en Europe.
Arexvy est indiqué chez les adultes âgés de 60 ans et plus. En France, il est commercialisé, mais non remboursable et non agréé aux collectivités.
Quant à Abrysvo, il s'agit du premier vaccin anti-VRS indiqué pour l'immunisation passive des nourrissons de la naissance à six mois grâce à son administration à la mère pendant la grossesse. Mais ce vaccin est également indiqué chez les personnes âgées de 60 ans et plus. Il n’est pas encore commercialisé en France.
Ces deux vaccins doivent être intégrés la stratégie de prévention des infections par le virus respiratoire syncytial (VRS) chez les personnes âgées, selon les recommandations émises le 4 juillet par la Haute Autorité de santé (HAS). En raison des risques encourus par ces populations et en l’absence de traitement, l’un ou l’autre de ces vaccins peut être administré aux personnes âgées de 75 ans et plus, ainsi qu’aux personnes de 65 ans et plus présentant des pathologies respiratoires ou cardiaques chroniques.
Ces recommandations reposent sur les données d’efficacité de ces deux vaccins dans les infections des voies respiratoires inférieures (IVRI) chez les 60 ans et plus. Une réduction de ces infections de 83 % pour Arexvy et de 67 à 86 % pour Abrysvo, selon le critère retenu (2 ou 3 symptômes d'infections des voies respiratoires inférieures), a pu en effet être démontrée. La HAS fonde également son avis sur les données de sécurité et de tolérance disponibles, sur les données d’acceptabilité des vaccins et sur le poids des infections respiratoires sur le système de soins, particulièrement en période d’épidémie. Sur ce volet, la HAS rappelle que les plus de 75 ans ont représenté 61 % des hospitalisations et 78 % des décès liés au VRS lors de la saison hivernale 2022-2023.
Quant aux personnes âgées de 65 ans et plus atteintes de pathologies respiratoires chroniques (particulièrement une bronchopneumopathie chronique obstructive - BPCO) ou cardiaques chroniques (notamment une insuffisance cardiaque), leur vaccination se justifie par les risques d’aggravation de ces comorbidités lors d’une infection à VRS. Ainsi, souligne la HAS, 78,6 % des patients hospitalisés pour une infection liée au VRS présentent une comorbidité. Les données récoltées aux États-Unis permettent d’établir à 95,5 % ce taux, la BPCO et l'insuffisance cardiaque constituant environ 70 % de ces comorbidités. « La présence d'une comorbidité entre 65 ans et 74 ans multiplie par 9 le risque d'hospitalisation et par 6 le risque de décès », met en garde la HAS. Celle-ci se déclare par conséquent favorable à l’inscription de la vaccination contre le VRS dans la logique par âge clé du calendrier vaccinal. Au même titre que d’autres vaccinations indiquées à partir de 65 ans : grippe, zona, DTP (diphtérie-tétanos-poliomyélite) et Covid-19. « La vaccination contre le VRS peut être réalisée de manière concomitante avec la vaccination contre la grippe. »
Ces recommandations sont susceptibles d’être revues à la lueur de réévaluations en fonction de données consolidées sur l’efficacité en vie réelle de ces vaccins sur les hospitalisations et les décès imputables aux infections à VRS en France et à l’étranger. Le bénéfice attendu sur d'autres populations, notamment chez les patients immunodéprimés, fera également l’objet d’études. De même que la pharmacovigilance, avec notamment un suivi européen sur la survenue du syndrome de Guillain-Barré.
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