Un nouveau signal de pharmacovigilance mobilise les autorités sanitaires : des cas de syndrome de fuite capillaire systémique, une maladie rare, observés à la suite de la vaccination par AstraZeneca.
Bonne nouvelle : le dernier bilan hebdomadaire de surveillance des vaccins Covid administrés en France publié vendredi par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) ne répertorie aucun nouveau cas de thrombose atypique sur le territoire. Le bilan reste donc de 12 cas détectés dont 4 d’issue fatale, pour un total d’injections d’AstraZeneca au 1er avril de 2 454 000. Des données qui tendent à confirmer qu’il s’agit d’un effet indésirable très rare et qui justifie de continuer à utiliser ce vaccin, en particulier face à une pandémie qui fait toujours plus de 300 décès chaque jour en France.
Mais le même jour, l’Agence européenne du médicament (EMA) a indiqué avoir détecté un nouveau signal de pharmacovigilance avec le vaccin AstraZeneca sur lequel elle commence à enquêter. En effet, 5 cas de syndrome de fuite capillaire (SFC) ont été rapportés dans la base de données EudraVigilance. Selon le site Orphanet, site dédié aux maladies rares et aux médicaments orphelins, moins de 150 cas de SFC ont été rapportés depuis la première description de la maladie en 1960. Il s’agit d’une maladie « systémique sévère causée par une augmentation de la perméabilité capillaire et caractérisée par des épisodes d'hypotension, d'œdème et d'hypovolémie » dont l’âge moyen d’apparition est de 45 ans. Une pathologie sévère donc, alternant périodes de crises et de rémission, le plus souvent décrite après une infection des voies aériennes supérieures, et dont le taux de mortalité à 10 ans est de 30 à 40 %.
Par ailleurs, l’EMA a annoncé qu’elle examinait aussi les cas de thromboses atypiques et rares après vaccination avec le Janssen (J&J). Jusqu’alors peu diserte sur le sujet, l'EMA confirme que 4 cas sévères ont été répertoriés : un au cours des essais cliniques et dont le lien avec le vaccin n’avait pu être établi, et trois autres au cours de la campagne de vaccination américaine, dont un d'issue fatale. Le vaccin J&J, autorisé en Europe depuis le 11 mars, n’y est pas encore utilisé, les premières livraisons étant attendues cette semaine. De son côté, l’agence américaine du médicament (FDA) a précisé vendredi ne pas avoir établi de « lien de causalité » à ce stade entre la formation de caillots sanguins et l’injection du vaccin J&J. Le laboratoire a pour sa part tenu à rappeler que des incidents thromboemboliques avaient été signalés « avec tous les vaccins Covid-19 » et que son « traçage précis des effets secondaires a montré un petit nombre d'incidents très rares après vaccination ».
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