Si l’autorisation de mise sur le marché (AMM) conditionnelle accordée par l’Europe autorise ce vaccin pour toute la population dès 18 ans, il revient aux autorités sanitaires de chaque État membre de définir sa place dans la stratégie vaccinale. Ainsi, en France, priorité est donnée à l’ensemble des soignants et professionnels des secteurs médico-social et social, ainsi qu’aux 50-64 ans d’abord avec comorbidités, puis sans comorbidité. L’Allemagne, la Suède, la Norvège, l'Islande, le Danemark et les Pays-Bas ont aussi fait ce choix de ne pas recommander, pour l’instant, ce vaccin chez les plus de 65 ans. L’Italie a été plus loin en abaissant cette limite d’âge à 55 ans, tout comme la Belgique. En cause ? La faible part de personnes âgées de plus de 55 ans, et davantage encore de plus de 65 ans, dans les études cliniques présentées. Un essai en cours aux États-Unis ayant justement inclus un grand nombre de personnes âgées, et dont les résultats sont attendus dans moins de 15 jours, pourrait pousser les différents pays à revoir leur copie.
Mais ce n’est pas la seule difficulté relevée par les autorités sanitaires. Il en va de même pour l’écart entre les deux doses vaccinales nécessaires, pouvant aller de 4 à 12 semaines. Si l’Agence européenne du médicament (EMA) a validé cet espacement des doses dans son AMM, la HAS, après analyse des études, préconise la 2e dose entre 9 et 12 semaines après la 1re, schéma qui semble donner toute son efficacité au vaccin. Quant à la possibilité d’administrer une demi-dose, puis une dose standard, ce protocole réalisé par erreur lors d’un essai clinique ayant montré une efficacité supérieure, aucune autorité ne l’a validé parce qu’il inclut un trop petit nombre de volontaires.
Performance très satisfaisante
Au final, la HAS salue la « performance très satisfaisante, comprise entre 62 et 70 % selon les études » de ce vaccin et se réjouit de l’arrivée d’un 3e vaccin avec une technologie différente des deux premiers, « à vecteur viral non réplicatif, utilisant un virus du singe non pathogène chez l’homme dans lequel a été introduit un bout d’ARN du SARS-CoV-2 qui permet à l’hôte de fabriquer la protéine Spike et entraîne la fabrication d’anticorps ». Elle salue également l’inclusion d’un grand nombre de personnes présentant des comorbidités dans les études et pour lesquelles l’efficacité du vaccin serait d’environ 73 %. Elle salue enfin un vaccin facile à utiliser, se conservant entre 2 et 8 °C, qui permet d’envisager prescription et administration à l’officine. À noter que la HAS compte également réévaluer la possibilité de prescrire et administrer les vaccins à ARNm de Pfizer-BioNTech et de Moderna en pharmacie.
Outre une possible révision de cet avis en fonction des résultats d’études en cours, la HAS annonce de prochaines recommandations pour la prise en charge des cas de Covid long, pour la vaccination des personnes précédemment infectées et pour les tests salivaires. Et espère pour fin février ou début mars l’arrivée d’un 4e vaccin, celui de Janssen, également à vecteur viral et surtout à dose unique.
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