Alors que les négociations entre l'éco-organisme DASTRI et les pharmaciens patinent depuis de longues semaines, un compromis a peut-être été trouvé. Les pharmaciens pourraient être indemnisés pour la collecte des déchets produits par les patients en autotraitement.
Alors que DASTRI doit finaliser sa demande d'agrément avant le 22 décembre au plus tard, le temps presse pour trouver un compromis avec les pharmaciens sur la collecte des déchets d'activités de soins à risques infectieux. Le 14 décembre, l'éco-organisme, l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), mais aussi des représentants des industriels (dont le LEEM et le SNITEM) se sont mis autour de la table pour tenter de sortir de l'ornière. Une réunion qui s'est avérée constructive selon le président de la FSPF. « Sur la question des déchets produits par les patients en autotraitement, nous avons avancé sur un principe : faire en sorte que le travail du pharmacien soit reconnu, via une indemnité de 100 euros par an », explique Philippe Besset. Comme le rappelle Pierre-Olivier Variot, stocker ces déchets « n'est pas une obligation légale » pour les pharmaciens. « Ce que nous avons donc demandé, c'est une convention à double entrée, qui va permettre au pharmacien d'être indemnisé pour stocker les DASRI patients. Stocker, cela nous coûte de l'argent », veut rappeler le président de l'USPO.
Concernant les DASRI professionnels (dont le traitement et la collecte sont à la charge des pharmaciens depuis le 1er septembre), l'éco-organisme entend toujours proposer un forfait de 150 euros par an. Un montant qui avait suscité l'indignation des syndicats au début de l'automne, les poussant à dénoncer la convention signée avec l'éco-organisme. « En effet le montant du forfait serait identique (150 euros donc) à ce que DASTRI avait proposé, mais si l'on prend en compte l'indemnité de 100 euros pour la collecte des déchets des patients en autotraitement, le pharmacien n'aura en fait que 50 euros à payer par an », explique Philippe Besset. « J'aurais préféré que cela soit zéro euro mais pour de multiples raisons, cela ne peut pas être zéro euro, le pharmacien doit payer quelque chose, explique Pierre-Olivier Variot. 50 euros par an c'est raisonnable, surtout si on le compare aux 50 euros demandés par DASTRI pour les 4 derniers mois de l'année. »
Le compromis qui semble avoir été trouvé avec DASTRI satisfait les présidents de la FSPF et de l'USPO. Philippe Besset et Pierre-Olivier Variot vont désormais réunir leur conseil d'administration afin qu'ils se prononcent à leur tour. Après de semaines de négociations laborieuses, et parfois tendues, Philippe Besset se montre désormais un peu plus optimiste. « Il est dans l'intérêt des pharmaciens que nous trouvions une solution et il vaut mieux qu'elle vienne de nous-mêmes. Si ce n'est pas le cas, ce sont les pouvoirs publics qui décideront à notre place. Il vaut donc mieux ne pas attendre que l'État nous impose quelque chose », estime-t-il. Reste désormais à concrétiser ces discussions avant le 22 décembre. « Cela devrait se faire », rassure Pierre-Olivier Variot.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires