Le Quotidien du pharmacien.- Quel élément déclencheur vous a conduite à déposer cette proposition de résolution ?
Agnès Firmin Le Bodo.- La question de la vaccination chez les soignants ressort chaque année au moment de la campagne de vaccination contre la grippe, tout particulièrement en ce qui concerne les EHPAD. Cette année, en pleine pandémie, alors que le vaccin est le seul moyen dont nous disposons pour lutter contre cette crise sanitaire, j’ai été frappée par le taux de 38 % de la vaccination à l’AP-HP qui correspond à ce que j’observe moi-même dans ma circonscription. Ce constat m’a décidée à prendre cette décision. La représentation nationale doit se saisir de cette question qui relève avant tout de la responsabilité de tout personnel – médecins, infirmiers, aides-soignants, sans distinction — en charge des plus vulnérables. Sans compter que les soignants doivent avoir valeur d’exemple. Le débat doit absolument être porté à l’assemblée nationale.
Comment expliquez-vous cette réticence des soignants à se faire vacciner ?
Nous avons clairement en France un problème avec les antivax. Je l’ai vécu à mes dépens lorsque je me suis prononcée en faveur du remboursement de la vaccination contre l’HPV. Et je reçois moi-même actuellement des insultes et des menaces. Mais le débat, nourri par certaines théories du complot, devient aujourd’hui plus politique que scientifique. Cette réticence des soignants vis-à-vis du vaccin contre le Covid est d’autant plus à déplorer qu’elle peut être lourde de conséquences pour les hôpitaux en termes de maladies nosocomiales. Et donc de responsabilité. Or les professionnels de santé sont déjà soumis à une obligation pour certains vaccins. Le vaccin Covid pourrait être rajouté par le ministre de la Santé à la liste des vaccins obligatoires pour les soignants. Cette question relève du réglementaire, sinon j’aurais fait une proposition de loi.
Qu’en est-il de la vaccination des pharmaciens et de leurs équipes ?
Je l’ai dit, c’est une question de responsabilité. Je préfère cette notion qui parle plus que la question de la déontologie dont l’acception n’est pas peut-être pas la même pour tous. En tant que pharmacienne, je me vaccine pour protéger les autres, mes patients que je côtoie, les personnes que je teste, notamment. Mais au-delà, la vaccination du professionnel de santé que je suis a valeur d’exemple auprès de ses patients. Mes patients me disent « si vous êtes vaccinée, je me fais aussi vacciner ». Je leur inspire confiance dans le vaccin.
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