Les ruptures de stock de médicaments pédiatriques sont, comme on le sait, de plus en plus fréquentes (aggravées par la pandémie de Covid-19), les anti-infectieux venant en tête. Ces médicaments cumulent cinq particularités qui les exposent davantage que d’autres catégories de produits, rappelle Martial Fraysse en introduction : ils sont fabriqués en petites séries, disponibles sous des présentations particulières (notamment en flacons de verre), sont souvent destinés au traitement de pathologies aiguës, nécessitent un accessoire doseur et enfin disposent d’un prix faible, voire très faible. Rupture de stock prolongée, impossibilité de se faire dépanner ponctuellement par un confrère (par exemple en consultant le site www.vigirupture.fr), chaque cas va justifier une approche spécifique. Le cas des présentations d’amoxicilline en suspensions buvables (125 mg, 250 mg, 500 mg) apparaît actuellement très représentatif en la matière.
Le recours à la forme adulte
Seule solution, selon Martial Fraysse, « faire du hors AMM » en recourant dans ce cas d’espèce à l’amoxicilline 1 g en comprimés dispersible adulte. « La levée de doute concernant les parents est le point essentiel, associé à des explications précises quant à l’adaptation posologique. C’est facile pour une dose de 500 mg, mais nettement moins pour une dose de 250 mg, correspondant à un quart de comprimé », souligne ce dernier.
Un autre cas d’école est représenté par le Fluvermal en suspension buvable, dosé à 100 mg par cuillère à café. Il existe la possibilité de recourir à la forme comprimé adulte, heureusement dosé à 100 mg. La difficulté étant d’administrer de petits fragments, obtenus en écrasant le comprimé entre deux cuillères, mêlés par exemple à un peu de compotes. Là encore, il convient de s’assurer que les parents ont parfaitement intégré le mode opératoire proposé. Mais attention à la problématique d’une bonne transmission ultérieure des informations si ce ne sont pas les parents à qui les explications ont été dispensées ou si, à l’inverse, lorsqu'une tierce personne (typiquement la nounou) est chargée d’administrer le médicament à un autre moment de la journée.
Pour ce qui est de Débridat (Trimébutine) suspension nourrisson, en cas de rupture des deux formes disponibles, il est possible d’utiliser les sachets adultes, en respectant la dose de 1,6 mg/kg et en fournissant la seringue doseuse adéquate.
Enfin, attention à la nature des excipients, qui peuvent varier en fonction de la galénique. Il peut être prudent de contacter le laboratoire pour disposer de la liste exhaustive de ceux-ci ou la Société française de pédiatrie (qui propose en ligne des formules de préparations si la seule possibilité est de recourir à une préparation magistrale). La question de l’aromatisation doit aussi être prise en compte. C’est ainsi, par exemple, que Gaviscon suspension adulte a un goût de menthe, peu prisé par les nourrissons.
In fine, en l’absence d’autres possibilités, ne restent que les préparations magistrales.
Quelle que soit la solution d’adaptation retenue, l’important est de ne jamais mettre en danger l’enfant, notamment en ce qui concerne la capacité des parents à suivre les recommandations faites par le pharmacien, conclut Martial Fraysse.
D'après la séance bi-académique des Académies nationales de médecine et de pharmacie du 16 novembre 2022.
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