Les grands équilibres sont restés les mêmes, prévient en préambule le Dr Ayden Tajahmady, directeur adjoint de la stratégie, des études et de la statistique. Cependant, admet-il, le Covid a eu des effets directs sur la prise en charge de certaines pathologies. On relève ainsi pendant cette période de nombreux passages aux urgences pour les patients atteints de diabète ou encore une recrudescence de complications thromboemboliques. En retour, l'épidémie a contribué à une baisse de 12 % des hospitalisations ponctuelles, en lien direct avec les déprogrammations en chirurgie et la fermeture de lits. « Nous notons un très net retrait des hospitalisations pour la cataracte ou en orthopédie », souligne le Dr Tajahmday.
Le big data permet ainsi de prendre de la hauteur et de confirmer en macro des phénomènes parfois observés sur le terrain. C'est le cas des maladies respiratoires chroniques dont on prévoyait l'inflexion en raison des mesures liées à la pandémie (confinement, distanciation sociale, port du masque…). De fait, comme en attestent les données de l'assurance-maladie, l'incidence a diminué de 7,8 % et la prévalence de 1,4 %, correspondant à 51 000 patients en moins. De même, le Covid-19 semble avoir concurrencé certaines pathologies comme l'insuffisance cardiaque et la maladie coronaire. Ainsi, le nombre de patients ayant subi un épisode d'insuffisance cardiaque a diminué de 10,5 % en 2020, tandis que l'augmentation annuelle du nombre de personnes atteintes d'une maladie coronaire a ralenti : +1,5 % en 2020 contre + 2,4 % en 2019.
Malheureusement, l'épidémie est loin d'avoir eu ces effets supposés bénéfiques sur d'autres pathologies. Les statistiques confirment les craintes liées à la baisse des dépistages. Car si celle-ci se matérialise en 2020 par un recul de 14 % des mammographies et de 6 % des ablations de tumeurs, qui se traduit par une baisse de l'incidence du cancer du sein de 3 %, du cancer du poumon de 1 %, et du cancer colorectal de 5,1 %, ces chiffres en trompe-l’œil augurent un effet retard dans les prochaines années.
Plus manifestes, d'autres indicateurs sont déjà à la hausse. C'est le cas des traitements psychotropes identifiés par au moins trois délivrances des quatre catégories de traitement repérés. 127 000 nouveaux patients ont été inclus, soit une hausse de 9 %, alors que les années précédentes avaient enregistré une baisse de 2 % de ces effectifs. Par conséquent, les dépenses de prise en charge augmentent de 6,2 % contre + 1,9 % en 2019.
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