L'assurance-maladie a adressé aux officinaux un document intitulé « modèle pour suivre les actions dans le cadre du programme de développement durable ». Un envoi mal vécu par certains pharmaciens, alors que la profession croule sous les nouvelles missions.
Récemment, un questionnaire - ou plus exactement un « modèle pour suivre les actions dans le cadre du programme de développement durable » - a été envoyé par l’assurance-maladie aux officinaux. Ce qui a eu le don d’en énerver certains, comme le rapporte Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). S'il « comprend l'agacement de certains pharmaciens », Philippe Besset les incite à remplir ce questinnaire.
En effet, si l’assurance-maladie a envoyé ce questionnaire, c’est parce que la convention nationale des pharmaciens du 9 mars 2022 (dont elle est signataire) prévoit l’engagement du pharmacien dans le développement durable.
Cet engagement se matérialise par la mise en place, au sein de l’officine, d’un programme de sensibilisation et de respect des écogestes, impliquant l'équipe officinale. Il s'agit par exemple, d'utiliser des ampoules basse consommation et d'éteindre les lumières en dehors des horaires d’ouverture, de moins distribuer de sacs aux patients, d'utiliser des produits d’entretien écologiques, de privilégier si possible des fournisseurs locaux, de regrouper les commandes pour diminuer les transports… Le programme comporte aussi des actions de sensibilisation auprès des patients, notamment pour éviter le gaspillage de médicaments.
« C’est donc pour aider à la réalisation de ce programme, que les partenaires conventionnels ont construit un outil à télécharger et à compléter avec les actions déjà mises en place en 2022 et celles envisagées en 2023 », avance l'assurance-maladie. Le modèle permettra également d’effectuer en fin d’année un bilan des actions menées.
Pour Philippe Besset, l'envoi de ce document est justifié, car investir dans le développement durable est primordial. « On se rend compte que les jeunes générations sont en quête de sens concernant les enjeux écologiques et environnementaux, les entreprises qui ne prennent pas en compte ces enjeux ne pourront plus recruter dans les temps à venir », avertit Philippe Besset, qui note un clivage sur l'importance de ce sujet entre les générations. « J'alerte les pharmaciens installés, titulaires, sur le fait que les jeunes générations sont très impliquées sur les enjeux écologiques, beaucoup plus que nous », martèle le président de la FSPF.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires