Exaspéré par les vols récurrents que subit son officine, un pharmacien héraultais a décidé d'afficher sur la vitrine de son établissement les photos de voleurs saisis par les caméras de vidéosurveillance.
Titulaire depuis 6 ans dans le quartier de la Devèze à Béziers, Thomas Orazi ne supporte plus les vols à répétition dont est victime son établissement. Un phénomène qui s'aggrave depuis le début de l'année. Malgré plusieurs dépôts de plainte au commissariat, rien ne semble décourager les voleurs. Jusqu'à présent, ce sont essentiellement des produits de puériculture (couches, lingettes, lotions pour bébés…) qui ont été dérobés. De petits vols, qui « ne mettent pas en péril l'avenir de la pharmacie » mais qui épuisent Thomas Orazi et son équipe. « Il faut sans cesse remplir les linéaires parce que des produits disparaissent… Je n'ai pas les ressources pour engager un agent de sécurité. Nous n'avons pas envie de fouiller les gens à la sortie pour vérifier qu'ils n'ont rien pris, ce n'est pas notre métier, et nous n'avons pas non plus les moyens de mettre un antivol sur chaque produit… », se désespère le pharmacien biterrois qui se passerait bien de ce type de désagrément après deux années de crise sanitaire.
Il y a quelques jours, Thomas Orazi a décidé d'installer un système de vidéosurveillance dans son établissement. Dès la première semaine, les caméras ont permis d'identifier trois voleurs. Parce qu'il ne supporte plus « le sentiment d'impunité » qui semble habiter certains d'entre eux, Thomas Orazi a opté pour une méthode radicale : coller sur sa vitrine les photos des trois larrons afin de « sensibiliser » chacun sur les méfaits subis par sa pharmacie. Un « mur des voleurs » qui, il le sait, constitue une pratique interdite. « Le but c'est que les gens arrêtent de se dire : je peux voler dans une pharmacie, il n’y a jamais de plainte, il n'y a jamais de suite. » Conscient que son initiative peut choquer, le pharmacien n'a pas rencontré de réactions négatives de la part de ses clients pour le moment. Ce matin, il a en revanche constaté que l'une des trois photos collées sur la vitrine avait été arrachée.
S'il n'a pas (encore) été contacté par la police, ni par l'Ordre ou les syndicats, Thomas Orazi a en revanche fait l'objet de plusieurs sollicitations médiatiques. « Je ne m'attendais pas à ce que cela fasse autant parler », reconnaît-il. Ce mardi 10 mai, en soirée, il est invité à participer à une réunion à la mairie de Béziers. « En affichant ce mur des voleurs, mon objectif était de faire connaître les problèmes rencontrés par ma pharmacie, en cela mon objectif est atteint. Je ne vais pas laisser ces photos affichées sur la vitrine pendant encore très longtemps. Je les enlèverai avant la fin de la semaine », promet-il.
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