Très concentrés, J-C et Karine regardent les images 3D du projet d'agencement proposé par leur agenceur. Ni l'un ni l'autre ne montre beaucoup d'enthousiasme face à cette première proposition. Pour autant, l'agenceur ne se décourage pas. Il aligne les arguments les uns après les autres, justifiant chaque mètre carré de la pharmacie.
- En gros, vous nous proposez une pharmacie classique, finit par lâcher Karine. On avait parlé de postes de travail bien définis, pour que les membres de l'équipe puissent développer des projets. Ça n'apparaît pas dans vos plans ?
- Nous en avons déjà parlé il me semble, répond l'agenceur. Votre équipe doit être devant, en front-office, avec les clients. Cette idée de mettre à disposition des bureaux individuels risque de compromettre leur réactivité…
- Attendez, je vous arrête tout de suite. L'équipe, c'est nous qui la gérons. Et selon notre stratégie, nous voulons que chaque membre soit impliqué. Je vous donne un exemple : nous voulons développer les entretiens en oncologie. Au cours de ces rendez-vous, il y a une analyse à réaliser, des courriers à préparer, des schémas à élaborer… Comment voulez-vous que mon adjointe fasse ce travail sans bureau dédié ?
- Dans les autres pharmacies, tout ce que vous me décrivez se fait dans l'espace de confidentialité, ou dans le back-office.
- Mais justement, nous ne sommes pas les « autres pharmacies », répond la titulaire d'un ton ferme. Je vous prends un autre exemple. Nous allons confier à une préparatrice le développement de la qualité. Elle aura besoin de temps pour mettre tout cela en place. C'est notre job d'organiser les emplois du temps en conséquence. Mais elle aura aussi besoin de place pour s'isoler, ranger ses documents, rédiger… Vous comprenez ?
L'agenceur prend un air désabusé. La demande de Karine et J-C se distingue des projets traditionnels qu'il réalise depuis vingt ans, mais il se réjouit d'avoir en face de lui des pharmaciens porteurs d'une vraie réflexion autour de l'activité de leur officine.
- Je comprends parfaitement Madame Dupré. Je voulais juste vous mettre en garde contre un effet… pervers, si je puis dire, associé à cette nouvelle organisation.
- Et pourquoi ne pas transformer cette zone en open space ?, propose J-C en pointant du doigt, sur le plan, l'espace attribué au bureau des titulaires.
- C'est votre bureau !
- Et alors ? Ce n'est pas notre chambre. Nos adjoints sont nos bras droits, nous pouvons tout à fait partager notre espace de travail avec eux.
- Bon. Je vais retravailler ce point, concède l'agenceur.
Dans la pharmacie, Marion accueille madame Gondrin.
- Bonjour Madame. Mais qu'est-ce qu'il vous arrive, vous boitez ?
- Oh tenez, regardez. J'ai mis des pansements mais ça coule quand même…
Alors que la cliente commence à se déchausser dans la pharmacie, Marion l'invite à passer dans la salle d'orthopédie.
- On sera mieux ici Madame Gondrin, dit la pharmacienne en faisant asseoir cette dernière.
Lorsqu'elle découvre la plaie, Marion reste stupéfaite. Elle regarde la patiente, incrédule :
- Ça ne vous fait pas mal ?
- Non, je ne sens rien. Je ne m'étais même pas rendu compte que ça coulait. C'est mon mari qui a vu des traces sur le carrelage. Vous avez des pansements ?
- C'est le médecin traitant qui vous suit pour votre diabète, n'est-ce pas ?
- Oui. Mais quel rapport avec mon diabète ?
- À cause de votre diabète, vous cicatrisez très mal. Et des petites plaies peuvent prendre des proportions excessives. Madame Gondrin, il faut aller voir votre médecin en urgence. Je vais d'ailleurs l'appeler moi-même. Un simple pansement ne suffira pas…
(à suivre…)
Exercice professionnel
Traitements chroniques : renouvellement à l'officine possible pour 3 mois
Vaccin Covid
Comirnaty : commandez autrement pendant les fêtes
Justice
Pharmazon remporte son combat contre Google
Vote du PLFSS 2025
Si le gouvernement tombe, « la carte Vitale ne marche plus » : vraiment ?