En amont de la Journée mondiale du diabète, l'éco-organisme DASTRI a interrogé les patients en autotraitement sur leurs habitudes en matière de tri des déchets d’activités de soins à risque infectieux (DASRI). Si une majorité d'entre eux a su adopter les bonnes pratiques, il reste encore une marge de progression.
Selon cette enquête menée par l'IFOP, deux tiers des 2 365 patients interrogés (dont plus de 1 300 personnes diabétiques) affirment utiliser le dispositif mis en place par DASTRI il y a dix ans pour la collecte des DASRI. Un chiffre encourageant, mais qui signifie malgré tout que 33 % des patients n'ont pas encore acquis les bons réflexes. Parmi ceux qui ne respectent pas les consignes en matière de tri, « 15 % regroupent leurs DASRI dans un contenant dédié, qu’ils jettent ensuite avec les déchets ménagers (11 %) ou dans le bac du tri sélectif (4 %) au lieu de le rapporter dans un point de collecte », relève l'éco-organisme. Les 18 % restants jettent leurs DASRI perforants en vrac : soit avec les déchets ménagers (7 %) soit dans le bac des recyclables (11 %).
Un comportement qui s'explique par la méconnaissance de certains patients concernant le dispositif de collecte et les risques auxquels s'exposent les agents qui en ont la charge. Selon l'enquête, 32 % des patients en autotraitement ignorent en effet que « ces agents devront alors faire l’objet d’un traitement médical préventif et d’un suivi très lourd », s'ils sont victimes d'une piqûre avec un perforant.
Si les fondamentaux du tri sont plutôt bien maîtrisés concernant les DASRI conventionnels (aiguilles à stylo, microperfuseurs et cathéters sont triés dans les boîtes jaunes par une forte majorité de patients), d'autres points sont plus problématiques, en particulier en ce qui concerne le stylo à insuline sans aiguille. Lorsqu’il est vide, 40 % seulement des patients le jette avec les déchets ménagers et lorsqu’il contient encore de l’insuline, seule une minorité (26 %) fait le bon geste : le rapporter en pharmacie en tant que médicament non utilisé (MNU).
Pour DASTRI, qui attend de savoir si sa demande de ré-agrément pour les 6 prochaines années va être acceptée, l'objectif est désormais de trouver des leviers pour renforcer les bonnes pratiques. « Nous nous heurtons à une sorte de plafond de verre depuis quelques années, concède la déléguée générale de l'éco-organisme, Laurence Bouret. Pour franchir un nouveau cap, nous devons à l’avenir progresser auprès des personnes plus réticentes et qui ne bénéficient pas du support des associations de patients. C’est un défi collectif, auquel toutes les parties prenantes de la filière doivent contribuer, notamment les pharmaciens les médecins et les collectivités », explique-t-elle.
L'un des enjeux des mois à venir sera également de faire progresser la connaissance sur les nouvelles boîtes violettes, disponibles depuis quelques mois et qui servent à collecter les DASRI avec électronique. « Nous envisageons une campagne de communication sur l’Info-Tri, dès que la signalétique aura été mise en œuvre par l’ensemble de nos adhérents, et nous souhaitons tester des formes innovantes d’animation en officine pour renforcer encore notre proximité avec ces maillons essentiels de la filière que sont les pharmaciens », annonce Laurence Bouret.
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