Les pharmaciens doivent s’attendre à quelques changements potentiellement importants dans les prochaines semaines, en particulier s’ils ne se sont pas préparés en amont.
En effet, à partir du 1er mars 2024, les cabinets de radiologie pourront directement acheter les produits de contraste dont ils ont besoin auprès des laboratoires, sans passer par les officines. Deux catégories sont épargnées par cette mesure et resteront délivrables en pharmacie : les produits iodés d’une contenance inférieure à 50 ml et/ou faiblement dosés et de grande contenance (ex : Iomeron 150, Radioselectan 30 pour cent) ainsi que les produits administrés par voie orale/rectale (Télébrix Gastro), intravésicale (Télébrix 12 Sodium) ou intra articulaire (Artirem).
Dans la mesure où les laboratoires ont indiqué qu’ils ne reprendraient pas les stocks en pharmacie, il est recommandé aux titulaires de les renvoyer à leurs grossistes-répartiteurs (stock que les laboratoires veulent bien reprendre), sous peine de se retrouver avec des produits invendables. Petit répit toutefois : il sera toujours possible de délivrer tous les produits de contraste en officine durant le mois de mars. En effet, ce mois bénéficiera d’une période moratoire durant laquelle les deux systèmes (circuit officinal et celui des cabinets de radiologie) cohabiteront.
Doublement des franchises médicales
Le 1er mars voit aussi l’entrée en vigueur de la loi Descrozaille, qui plafonne à 34 % les promotions sur les produits non alimentaires. Pour le pharmacien, cette loi concerne les produits d’hygiène en parapharmacie, comme les savons, crèmes ou shampoings, ce qui peut avoir des conséquences sur son référencement, son positionnement prix et sa stratégie marketing tout comme celle de son groupement.
Autre changement qui aura lieu le 1er mars, la hausse du prix du tabac. Certaines marques subiront une augmentation comprise entre 50 et 75 centimes, qui sera suivie d’autres en 2025 et 2026. La majorité des paquets coûteront désormais entre 12 et 13 euros. Ces augmentations, qui visent à dissuader les Français de fumer, vont aussi par effet domino rendre les substituts nicotiniques plus populaires et encourager les patients à arrêter le tabac.
Enfin, le 31 mars verra le doublement des franchises médicales, dont celle sur les boîtes de médicaments, qui passera de 50 centimes à 1 euro. Ces mesures devraient générer 800 millions d’euros d’économie aux caisses de la Sécurité sociale, selon le gouvernement. Mais, en augmentant le reste à charge pour les patients, elle risque aussi d’être perçue comme une contrainte financière pour ces derniers, et les faire renoncer à certains achats. Ce qui aura naturellement des répercussions pour les pharmaciens eux-mêmes, en particulier sur la gestion de leurs stocks.
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