Le Quotidien du Pharmacien.- Vous prenez la direction du groupement à un moment où la profession de pharmacien est confrontée à de nombreux défis, difficultés dans le recrutement, mise en place de la e-santé, problématique de la désertification médicale, persistance de l'inflation… Sur quels axes envisagez-vous de positionner votre action ?
Damien Hoehr.- Il faut fixer tout d'abord des priorités en interne afin que les équipes se sentent bien et puissent remplir leur mission au service des adhérents. Il s'agit d'un rôle managérial incontournable. J'ai donc procédé à la réorganisation de la direction en trois pôles, achats et trade, marque et enseigne et enfin, nouveauté, un pôle commercial. À noter que ce dernier n'avait jamais été identifié en tant que tel et il me semble essentiel puisque ses équipes de terrain, dans la proximité avec les adhérents, apportent réactivité et fluidité. C'est seulement une fois que ces trois pôles sont en place qu'on va pouvoir se fixer des objectifs à moyen et court terme.
Quels sont-ils ?
Nous nous devons de conserver le rôle avant-gardiste qui a toujours été le nôtre. Aussi, nous restons à la recherche d'innovations pour apporter toujours plus de services aux pharmaciens dans l'exercice de leur cœur de métier. Nous constatons que celui-ci change et est encore appelé à changer avec la nouvelle convention, et nous restons très à l'aise car nous disposons des moyens pour accompagner nos adhérents. Par exemple, nous croyons qu'il faut « théâtraliser » les services, c’est-à-dire faire savoir au patient lorsqu'il entre dans l'officine tous les services que son pharmacien est à même de lui apporter. Notre démarche consiste à partir du patient.
Cette stratégie permet-elle à Pharmactiv de se distinguer sur un marché de plus en plus concurrentiel ?
De fait, l'offre en groupements est pléthorique mais nous assistons désormais à une concentration du marché. Celui-ci devient plus mature. Nous devons donc chercher à nous démarquer en étant performants à tous les niveaux que ce soit dans l'expertise du pharmacien, dans ses capacités de chef d'entreprise et manager ou encore dans l'animation du point de vente. Nous devons conserver notre rôle d'avant-garde dans le développement du digital mais aussi de certains segments comme l'aromathérapie, la micronutrition…
Néanmoins, et tout particulièrement dans le contexte inflationniste actuel, l'économie de l'officine reste le point névralgique. Qu'entendez-vous faire pour assurer l'augmentation du panier moyen ?
Consolider l'économie passe par la consolidation de l'enseigne. Car c'est elle qui va permettre d'apporter la notion de sélectivité avec des laboratoires partenaires, de mettre en place un certain nombre d'items plus performants ou encore de former le personnel à l'animation du point de vente et aux achats. L'enseigne est porteuse de promesses et d'un fort message d'identification, ne serait-ce que dans la démarche RSE et dans le contexte énergétique actuel. Par ailleurs, l'enseigne est l'élément qui peut fédérer les adhérents autour de ces sujets. Nous le voyons très bien avec les nouvelles générations, les jeunes qui s'installent ou les adhérents qui agrandissent leur pharmacie, une très grande partie d'entre eux fait le choix de l'enseigne.
Vous avez en effet confirmé lors du congrès Pharmactiv les 8 et 9 octobre que le panier moyen des pharmacies à l'enseigne était de 36,78 euros contre 35,81 pour les autres adhérents et même 34,98 euros pour le réseau officinal global. Vous avez également annoncé qu'au nombre de 180 actuellement, les pharmacies à l'enseigne devraient passer à 200 dans six mois, et 300 à court terme. Pourquoi cet objectif ?
La raison en est simple. 300 officines sous enseigne représentent le seuil à partir duquel nous pourrons communiquer auprès du grand public avec un retour sur investissement. Cette stratégie nécessite cependant une bonne répartition géographique afin que les patients puissent bien identifier le réseau Pharmactiv, et par conséquent ce déploiement doit obéir à un maillage homogène.
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