Les médecins souhaitant réaliser des tests antigéniques dans leur cabinet déclarent rencontrer des difficultés pour en obtenir en pharmacie, selon une enquête du journal « Le Généraliste ». De là à réveiller des soupçons d'une rétention orchestrée par les pharmaciens…
Selon une enquête menée sur le site de l’hebdomadaire spécialisé « Le Généraliste »*, 46,6 % des omnipraticiens ayant cherché à s’approvisionner en tests antigéniques n’y sont pas parvenus. Parmi ceux qui s’en sont procuré, près d’un tiers affirme avoir dû se rendre dans plusieurs pharmacies. Au total, 64 % des répondants affirment avoir fait face à des difficultés. Parmi les raisons avancées par les généralistes, l’absence d’approvisionnement des pharmacies, mais aussi la rétention des stocks par les pharmacies. Une accusation qui fait écho aux affirmations du Dr Philippe Vermesch, président du SML, s’inquiétant la semaine dernière de la « rétention des stocks de dépistage par les pharmaciens ».
Après les infirmiers, les médecins, seconde profession médicale à devoir s’approvisionner en tests antigéniques, mettent eux aussi en cause les pharmaciens. Selon les syndicats des officinaux, au regard des remontées du terrain, ces tensions restent marginales. Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), n’en condamne pas moins fermement ces agissements dans les colonnes du « Généraliste ». « Si un pharmacien agit de la sorte, c’est une faute déontologique, souligne-t-il. Notre mission première est la dispensation de médicaments et de produits de santé. Les officines doivent, et non pas peuvent, approvisionner les professionnels de santé. La seule chose qu’un médecin doit accepter d’entendre quand il contacte un pharmacien, c’est à quelle date il sera livré. Il est possible que le délai soit de quelques jours, mais il ne peut pas essuyer de refus. » Philippe Besset appelle les médecins à signaler à l’Ordre des pharmaciens les officines qui pratiqueraient une rétention de tests antigéniques.
Quoi qu’il en soit, la transparence devrait bientôt régner sur les capacités des pharmacies à répondre à la demande. En effet, Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), informe que l’état des stocks de tests antigéniques devra être indiqué chaque semaine sur le DP-Ruptures de l’Ordre. Il suffira d’inscrire le nombre de tests - et non de boîtes - précise l’USPO, restant en pharmacie à l’aide du code CIP fictif 3400900000037. « Ces informations seront transmises au ministère de la Santé afin de connaître l’état des stocks dans les pharmacies », ajoute le syndicat.
* Enquête menée du 18 au 23 novembre sur legeneraliste.fr, 227 participants.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Portrait
Jérémie Kneubuhl : le pharmacien aux 50 millions de clics
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais