En deux mois et demi, 78 pharmaciens du groupement Totum sont parvenus à multiplier par 8 le taux de substitution du Lovenox (énoxaparine) par son biosimilaire. Une étude observationnelle que la décision de l’agence du médicament a malheureusement interrompue fin décembre, mais qui met en lumière la force de frappe des officinaux dans le développement des biosimilaires.
Avant le début de l’enquête Obvie PMB lancée par le groupement Totum, le taux de pénétration de l’énoxaparine dans les officines adhérentes était de 4,8 %. Deux mois et demi plus tard, il était de 37 % dans les 78 pharmacies Totum qui ont participé à cette enquête ! Preuve que la substitution des biomédicaments est possible, à condition d'investir dans la formation des équipes et de travailler la communication au comptoir. L’ensemble de ces résultats fera prochainement l’objet d’une publication dans une revue scientifique. On imagine ce qu’aurait été la trajectoire de l'énoxaparine biosimilaire si la substitution du Lovenox par le pharmacien n’avait été brutalement interrompue par l’abrogation de l’article L.5125-23-3 le 27 décembre 2019. En effet, dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2020, la substitution des médicaments biosimilaires par les pharmaciens d’officine a été supprimée. Cette décision faisait suite à un rapport de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Pour obtenir cette performance, le groupement Totum s’est appuyé sur un comité scientifique pluridisciplinaire composé de certains de ses adhérents, de médecins et pharmaciens hospitaliers, d’infirmiers et d’associations de patients. Car les biosimilaires, encore méconnus de nombreux médecins de ville et d’officinaux, requièrent une mise à niveau des connaissances. Un module d’e-learning a été réalisé, un programme d’information et d’évaluation destiné à tous les pharmaciens a été créé avec l’OMéDIT des Hauts-de-France tandis qu’un site Internet de référence, AcThera (doté de cartes interactives des anticorps monoclonaux disponibles à l'officine), était conçu en partenariat avec la faculté de pharmacie de Lille.
Enfin, dans la perspective d'un éventuel retour du droit à la subtition biosimialire par le pharmacien, un autre site, « biomedicaments.lelabtotum.fr », sera mis en service d’ici à la fin de l’année et ouvert à toute la profession, afin de faciliter la substitution au comptoir. Tout pharmacien pourra y trouver le biosimilaire à partir du biomédicament, les informations sur ses indications et pourra télécharger des fiches sur les systèmes d’injection pour les patients et les infirmiers.
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